Posté le 30 novembre 2019 par Julien Niogret

Sauter en parachute. Se jeter dans le vide. Faire de la chute libre. On l’appelle comme on veut, on le fait… comme on peut ! C’est en tant que rescapée de cette folle aventure que j’ai rayé la mention –non sans une certaine fierté– sur la liste des « choses à faire avant de mourir ».

j'ai teste un saut en parachute

Voler en rêve, ça peut déjà faire peur : on transpire, on sursaute, on tombe du lit. Sauf qu’en vrai, on tombe de 4 000 mètres. On a beau essayer de s’imaginer la scène, de spéculer sur les sensations… rien ne vaut la dose, le cargo d’adrénaline qui nous envahit le jour J. Le saut est réservé pour 8h30. Premier créneau du matin. « Mange des pâtes la veille », on m’avait dit. Comprendre : « Fais l’impasse sur le p’tit déj… » J’ai tenté malgré tout un jus et quatre chocos, histoire de ne pas partir complètement à vide.

j'ai teste un saut en parachute

Après présentation du certificat médical d’aptitude et désignation, sur le formulaire, de la personne à prévenir en cas de décès (toujours partir en confiance), la formation. Mon accompagnateur-dans-le-dos, c’est Jim. Salut Jim. Fais pas le con, Jim. En une dizaine de minutes, on aborde le matériel, le déroulé des opérations, les gestes à faire, ou (surtout) pas. J’apprends que dans le sac il y a deux parachutes, et qu’une balise permet l’ouverture automatique du second à 600 mètres du sol en cas de défaillance du premier (censé s’ouvrir à 1 500). La chute libre dure 50 secondes. Vitesse moyenne : 200 km/h. Le totem de Port Aventura, à côté, c’est que dalle. On passe ensuite vers une réplique 1/1 de l’avion, pour une simulation des dernières secondes avant la grande jetée. « Quand ce sera à nous, on se mettra assis au bord et tu passeras tes jambes sous l’avion, le corps gainé en arrière, et ta tête collée contre moi. »

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Une fois formée, je m’en vais passer le baudrier et fouler le sol de l’aérodrome avant de prendre place aux côtés de dix autres, tout sourire et pressés de s’élancer dans les airs. L’avion décolle et gagne doucement en altitude. On survole le lac du Bourget. Ils admirent la vue. Moi, je regarde le sol qui s’éloigne et j’angoisse. L’aiguille de l’altimètre atteint bientôt la barre des 4 000. L’avion ralentit et commence à faire du surplace. La porte s’ouvre et tous disparaissent les uns après les autres. « C’est à nous ! » Ok, Jim. On s’assoit au bord, je passe mes jambes sous l’avion, le corps gainé en arrière, la tête collée contre lui et… Et mon cœur est resté dans l’avion ! Je hurle tout ce que je peux en attendant de le retrouver. Le corps est lancé à toute vitesse. L’esprit, débranché. Déjà la toile se déploie, et nous voilà stoppés net dans notre descente infernale. Jim est à la barre, je suis au radar. « Allez, on rigole un peu ! », lance-t-il avant de nous faire basculer à gauche, freiner fort et repartir à droite. Heureux les gens qui déjeunent light… Le sol se rapproche. Je redoute l’atterrissage. On tente une arrivée propre, sans tomber. Mes jambes soutiennent tant bien que mal mon corps encore anesthésié. Mon esprit, lui, se repasse la scène à l’envers. Je-l’ai-fait ! Ils disaient « Profite ! Tu verras, ça passe trop vite ! » Et ils avaient raison.

j'ai teste un saut en parachute

Savoie parachutisme
Aéroport de Chambéry 73420 Le Viviers-du-Lac
04 79 54 42 93 – 06 13 09 61 56

Saut en tandem :
›En semaine : 245€
›Week-end : 250€ (10 et +) ; 260€ (5 à 9 sautants)
›90€ option vidéo