Voilà un livre essentiel à la compréhension de la vie quotidienne ! Le lecteur y apprend comment obtenir son CAP de poule de ferme (notions essentielles en Bresse !), il prendra acte de l’importance de la secte des lécheurs de genoux, il saura reconnaître un joueur de crottes de nez ; enfin, il pourra réagir face à une attaque extraterrestre. Il brillera lors de ses dîners en ville en évoquant le tragique destin de Blériot, la vie intrépide de Billy the Kid ou de Tarzan et Texas Bill… Il pourra aussi disserter sur les serial killers en série, les bigornophiles ou les Jeux olympiques du crime. Comme vous pouvez le constater, ce ne sont que miscellanées sur la connerie ! L’auteur Emmanuel Reuzé, en grand spécialiste de la question, publie un recueil de ses meilleurs récits parus il y a une quinzaine d’années dans la presse satirique. Ayant trouvé le succès avec ses recueils Faut pas prendre les cons pour des gens, il peut se permettre de présenter des travaux antérieurs mais ayant déjà tout l’humour et la dérision qu’on lui connaît. Certes, son graphisme est très hésitant, même laid, mais on ne lit pas Reuzé pour l’harmonie de son dessin : comme Tronchet ou Fabcaro, le discours l’emporte largement sur le traitement graphique. Digne héritier de Gotlib ou du maître absolu Daniel Goossens, il vous fera mourir de rire. Et puis, un auteur à l’origine de la vocation littéraire de Proust (sic) ne peut être mauvais !
La limite n’a pas de connerie d’Emmanuel Reuzé
Éditions Fluide Glacial, 12,90 €
