Posté le 8 juin 2022 par La Rédaction

C’était l’euphorie, ce mardi à 18 h 15, lorsque l’humoriste, comédien et désormais réalisateur Franck Dubosc pénétrait dans le hall de l’Amphi. Les quelque 350 spectateurs ayant réservé leur billet, téléphone à la main, allongeaient peu à peu la file pour décrocher un selfie au côté de la star…

Rumba la vie sortira le 24 août au cinéma. Deux mois et demi d’avance, donc, pour ce deuxième film réalisé par l’artiste – après Tout le monde debout en 2018 – projeté en avant-première à Bourg. “Il est en pleine tournée de province, précise Christophe Bernard, le patron de l’Amphi, à propos de l’acteur. Il vient là, avant de filer à Mâcon puis Dijon.” Soirée marathon, entamée au multiplexe par un échange avec la presse locale… sous les yeux attentifs de spectateurs sages, mais très impatients.

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Tranchant avec les personnages exubérants, volubiles et bruyants qu’il incarne, dans les Camping notamment, Franck Dubosc affiche, en vrai, une absolue sérénité. Avec comme seule ambition celle de contenter son public. Dans le rôle du réalisateur – et scénariste -, Franck Dubosc démontre une belle maîtrise de la corde sensible… Il  demeure friand du registre comique, dont il teinte son film tantôt par le mot tantôt par l’attitude, mais le marie à merveille avec le dramatique, qui tire volontiers quelques larmes. Le sujet est lourd : l’abandon d’une famille par le père, et sa démarche de reconquête 20 ans après. “La question que j’ai voulu poser, c’est : peut-on pardonner quelqu’un qui abandonne ? En écrivant, j’avais tendance à dire non. Des raisons excusables, il n’y en a pas beaucoup. Dans le film d’ailleurs, on ne pardonne pas le personnage. Mais on l’aime bien quand même…” Le personnage, c’est Tony. Un homme de la cinquantaine, qui 20 ans plus tôt quittait femme et fille après une naissance arrivant alors que l’amour n’était plus là. Tony est chauffeur de bus, très complice avec les gamins qu’il mène à l’école. Il est empli de préjugés, tant racistes que misogynes. Un peu gauche. Avec un look vieillot. Mais sincère, rêveur et courageux. Terriblement attachant… Confronté à un souci de santé subit, Tony réalise l’urgence de renouer avec les femmes de sa vie. Son ex-femme et surtout sa fille, Maria, dont il intègre les cours de danse qu’elle enseigne. Des danses de salon, tout indiquées pour laisser surgir l’instinct. Tout ce que l’on a pris soin d’enfouir loin. “Le moment le plus fort pour moi, c’est celui où il prend sa fille dans les bras pour la première fois.” Une première comme danseur. Une première comme père. L’un s’invite peu à peu dans la vie de l’autre… avec quelques ratés, “je ne voulais pas que ce soit trop facile”, mais un dénouement heureux et sans rancune. “Il fallait que ça finisse bien !” La performance est à saluer. Tant devant, que derrière la caméra. Le casting, réunissant notamment le très juste Jean-Pierre Darroussin, la magistrale Catherine Jacob et l’inattendu Michel Houellebecq – “C’est lui qui est venu me chercher. En regardant quel rôle je pouvais lui donner, celui du médecin est tombé sous le sens…” – porte haut le jeu d’acteur et sublime la trame du film. Franck Dubosc signe là un bijou, tout en sensibilité, qui saura convaincre les plus sceptiques. Une belle preuve que l’image que l’on prête aux acteurs est loin de dire toute l’étendue de leur talent. Pour ceux qui auraient manqué le coche, rendez-vous le 24 août. Sans faute !

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