Posté le 1 décembre 2022 par La Rédaction

Bandana de biker sur la tête et langue tirée, Marc Dazy alias Dark Mazy, son avatar, semble nous faire un dernier clin d’oeil sur Rockenblog, derrière ses lunettes noires. Noir est aussi ce jour.

Le meilleur chroniqueur de la planète rock dans l’Ain, et l’un des meilleurs journalistes de Navarre s’en est allé. Il avait 65 ans. Dans le coma depuis fin septembre, notre ex-confrère du quotidien Le Progrès a fichu le camp à l’anglaise, nous laissant cois ; et pourtant, à l’évocation de Marc, on a tout sauf envie de se taire, même si la mauvaise nouvelle remue nos tripes et nous donne la nausée. « Rédacteur à tout faire au Progrès 01 jusqu’en juillet 2019, date de départ vers une nouvelle vie », écrivait-il. Marc fut de tous les sujets, au premier rang desquels il y eut la culture, la musique, le rock, la chanson française et tout ce qui faisait scène ! Il avait fait ses premières armes journalistiques au Journal de Saône-et-Loire avant de rejoindre, en 1986, la rédaction burgienne. Aux sports d’abord, à la départementale ensuite, tout en se spécialisant dans le culturel. En retraite, il collaborait aussi ponctuellement pour Magville.

Ses chroniques sur Rockenblog

Avec notre confrère Olivier Leroy, lui aussi trop tôt disparu en juillet dernier, il partageait cette passion pour les textes, les envolées musicales et la scène rock. Sensible, intelligente, intransigeante parfois et sans concession, sa critique était attendue, appréciée, redoutée aussi. Mais ses talents d’intervieweur, de journaliste, étaient au service de tous les sujets qui ont fait l’actualité jusqu’en 2019. Le rock, mais pas seulement… Il n’était pas rare de le voir tout aussi sérieusement commenter les matchs, décortiquer les plénières du Conseil départemental, se frotter aux sujets de politique et d’actualités locales et départementales. En quittant le Progrès, il avait décidé de poursuivre les chroniques’n’roll qu’il écrivait dans le journal : Rockenbloc et Rockenvrac, devenues Rockenblog sur Internet.

La truculence de ses textes

Artistes croqués ou simples lecteurs appréciaient la truculence de ses textes ; des articles travaillés comme personne. Marc aimait les mots et les mots jonglaient sous sa plume. Il cuisinait ses textes comme les mets qu’il aimait tant mitonner devant les fourneaux. Le chanteur Rémi Garraud, alias Rémo Gary, se souvient de Dazy « comme d’un journaliste qui s’amusait avec ce qu’il allait écrire. On lui racontait deux blagues et il en faisait parfois jusqu’au titre de son papier ». Cette manière de ne pas se prendre au sérieux faisait le sel des chroniques de Marc. « Il chiadait ses formules. Ses papiers étaient tout aussi moqueurs parfois pour les autres que pour sa propre écriture », complète Rémo. Foncièrement espiègle, le garçon réussissait ce tour de force parce qu’il aimait les gens, tout simplement.