Posté le 30 janvier 2023 par La Rédaction

Les copropriétaires du château de Fleyriat, Jean-Yves le Bihan et Pascal Gomard, son beau-frère, accueillent depuis plus de 20 ans des tournages de films entre leurs murs. Par plaisir bien sûr, mais aussi pour assurer les travaux de leur bâtiment.

Le Bureau des Légendes, Les Inséparables, Les Anarchistes, Skate or Die, L’Affaire Ben Barka… pour Jean-Yves le Bihan, ce n’est pas que du cinéma ! Le copropriétaire du château de Fleyriat accueille depuis plus de 20 ans, dans l’immeuble familial au pied de la Butte Montmartre à Paris, films et séries en tout genre. Actrices et acteurs célèbres se sont ainsi succédé dans son salon, sa cuisine ou ses chambres. « Quel bonheur d’accueillir le tournage d’un film à 6 h du matin, voir son chez-soi se transformer en un autre lieu, voir cent fois l’acteur refaire sa scène, le réalisateur sa prise, l’éclairagiste… C’est une équipe en marche, très organisée, presque militaire. La bonne ambiance est communicative », confie Jean-Yves le Bihan, à chaque fois sous le charme de cette parenthèse de trois ou quatre jours de tournage. C’est une société de production installée à quelques pas du bel immeuble haussmannien, en recherche de location de sites pour des photos ou productions cinématographiques, qui lui donne l’idée de proposer le bâtiment. Au rez-de-chaussée de son immeuble, une banque vient de quitter les lieux. Plutôt que de relouer à un autre établissement, Jean-Yves le Bihan propose cet espace particulier avec les coffres et les grilles restés à demeure. Séduite par le charme de ce décor original et authentique, la société de production tourne un premier film. Puis reviendra pour un autre
sur les toits de l’immeuble… et les appartements.

Les tournages s’enchaînent. De quoi permettre à Jean-Yves le Bihan et Pascal Gomard d’assurer les travaux d’entretien et de rénovation, mais aussi de payer les « chers » impôts de la Ville de Paris. « Pour conserver ce bien, il fallait trouver des solutions. Un tournage représente l’équivalent de la location mensuelle d’un appartement par jour, auquel s’ajoutent les journées de préparation (50% du prix) », confie Jean-Yves le Bihan, qui veille lui-même à l’accueil des équipes de tournage. « Je suis toujours là car j’aime ça, mais aussi parce que c’est indispensable. Il y a des choses à régler avec le régisseur, les accessoiristes… Ils ont besoin de votre accord ou de vous pour leur trouver une solution. Une fois, il y avait un gros 4×4 dans le champ des caméras. C’était un voisin. J’ai dû négocier pour lui faire enlever son véhicule. Une autre fois, c’était des tags sur les murs la veille d’un tournage. J’ai dû téléphoner à la mairie. À l’époque, Anne Hidalgo était encore adjointe, et pas franchement décidée à intervenir… J’ai dû mettre la pression en lui disant qu’elle allait mettre 100 personnes au chômage et que, pour l’image de Paris, ce n’était pas flamboyant. » De beaux souvenirs et des rencontres exceptionnelles, Jean-Yves le Bihan en a légion en tête.

Des échanges avec Tahar Rahim, qui recevra en 2010 le César du meilleur
acteur pour Le Prophète, et plus tard Les Anarchistes. Ses cafés croissants avec Léa Drucker, Michel Boujenah… La peur des assistants de voir tomber Marcel Bluwal, tenu par une corde sur les toits, David Nolande, les équipes du Bureau des Légendes, celles du Dernier gang ou de l’Affaire Ben Barka, ou encore les dessins entre deux prises d’Antoine Duléry, sans oublier les repas de fin de tournage avec les équipes et parfois quelques bulles de champagne. Désormais, c’est dans leur château familial (1888) du domaine de Fleyriat que Jean-Yves le Bihan rêve d’accueillir un tournage. L’affaire a failli se conclure en 2019 avec la société Estrella productions qui cherchait
un lieu pour La Fine fleur. Fleyriat correspondait trait pour trait au lieu recherché : le château XIXe, la serre NIII, la grande remise, la maison carrée… Malheureusement, le passage d’une course cycliste a fait renoncer la société de production. « Monsieur, nous avons tout chez vous, mais ce bruit d’enfer, ce n’est pas possible. Nous ne pouvons prendre ce risque », écrit Estrella. Adieu Catherine Frot, vedette du film… Jean-Yves le Bihan en garde un goût amer, mais reste bien entendu ouvert à toute proposition.


Jean-Yves le Bihan
Château de Fleyriat, Viriat
& 04 74 23 75 26
Mail : fleyriat@fleyriat.com