Posté le 26 mai 2020 par Ghislain Gros

Crise économique, huis clos, coupe d’Europe, recrutement, 10 55… Le président de la JL Bourg Julien Desbottes fait le point et assure que les finances saines de son club lui permettent de rester ambitieux.


Quel format de championnat souhaitiez- vous pour la prochaine saison ? (À l’heure de notre bouclage, la LNB n’avait pas encore entériné le format de la prochaine saison de Jeep Elite).

Notre proposition était de faire deux saisons en une, en poursuivant celle de 2019/2020, à savoir les 9 matchs restant à jouer et en enchaînant la suivante. Je voulais une fin sportive. J’estime aussi que nous avons un dû vis-à-vis des partenaires et des abonnés qui n’ont pas pu assister à l’intégralité de la saison même si ce n’est pas de notre fait. Nous sommes donc redevables. Aussi, même si notre proposition n’est pas retenue, nous avons déjà proposé différentes possibilités à nos abonnés comme un « à valoir » à utiliser sur le prochain abonnement ou faire un don à notre école des meneurs ou même se faire rembourser.

Dans tous les cas de figure, si le classement est gelé, vous êtes qualifiés pour une compétition européenne. Accepterez-vous de disputer la coupe d’Europe ?

Évidemment. Ce n’est pas une qualification par la petite porte. Nous étions 5e lors de l’interruption de la saison et avons disputé la Leaders Cup. Pour le club, c’est une étape importante de notre construction. C’est aussi un signal fort dans le monde du basket français. Représenter la France, c’est un honneur et pour la ville de Bourg une première ! Le format propose au minimum 7 matchs de poule à Bourg puis les huitièmes de finale si nous sommes qualifiés. Je serai très fier de notre club.

Cette crise aurait pu être l’occasion de basculer vers un modèle de ligue fermée comme la NBA. Quelle est votre position dans ce débat ?

Les présidents qui parlent de ligue fermée, oublient de dire avec qui ? quels clubs ? Ce n’est pas la culture sportive française de fermer les ligues. Je ne suis pas favorable à cette formule même si j’ai la prétention de dire que la JL Bourg y aurait légitimement sa place. Et puis il faudrait une réforme en profondeur de notre système de formation, organiser une draft… Ce serait un travail en profondeur qui ne peut se concevoir dans une logique de crise.

« Représenter la France,
c’est un honneur et
pour la ville de Bourg
une première ! »

Envisagez-vous qu’on ne puisse pas rejouer avec du public d’ici la fin de l’année ?

C’est une éventualité mais jouer sans spectateur ne m’intéresse pas. Ce n’est pas l’esprit et économiquement le huis clos n’est pas viable. Notre modèle ne repose pas sur les droits TV (La JL a touché environ 150 000 euros cette saison). Soyons patients. Si nous ne pouvons pas reprendre en septembre, et bien nous patienterons. Mais nous pouvons aussi trouver des solutions pour aménager les salles. Cela réduirait la capacité d’Ekinox de moitié… mais ce sera toujours mieux que le huis clos.

Certains clubs annoncent une baisse de leur budget de 20 à 30%. Et vous ?

Je modélise moins 10% pour la saison prochaine. Je veux que la JL sorte plus forte de la crise que les autres. Nous étions sur un budget de 5,5 millions que nous allons boucler. Nous avions réalisé une excellente année avec un très bon départ de notre structure de loisirs, le 1055.

Justement qu’en est-il du 1055 ?

Le démarrage du 1055 a été une réussite, au-delà de nos objectifs. La structure est sortie du confinement pour la partie restauration avec la vente à emporter et nous bénéficions des dispositifs d’aide de l’État pour les salariés et les emprunts. Pour la suite, nous attendons les directives du gouvernement concernant l’accueil du public dans les structures de loisirs.

Votre recrutement avance bien avec notamment la signature de Hugo Benitez ?

Je n’aurais pas supporté qu’Hugo puisse aller jouer ailleurs. Il a tout gagné avec nous. Il a eu le Bac S avec une mention très bien. Il réussit tout à la perfection ce garçon. Il colle parfaitement à l’image de notre club. J’ai joué contre son père quand il jouait à Bellegarde. Cela m’aurait été insupportable de le voir jouer ailleurs. Mais les négociations ont été courtes car Hugo avait la volonté de prolonger chez nous. Pour le reste, nous avons toujours la volonté de conserver une colonne vertébrale (Max Courby, Pierre Pelos, Z. Wright, Z. Peacock, D. Andjusic et Théo Rey). Nous aurions aimé conserver Mbaye Ndiaye mais il a besoin de temps de jeu et sa situation de joueur non formé localement nous oblige à le libérer. Enfin, Bathiste Tchouaffé et Malcolm Cazalon ne reviendront pas à Bourg. Ils ont été définitivement transférés.

Enfin quel discours allez-vous tenir à vos partenaires ?

Nous ferons preuve de toutes les formes possibles de flexibilité. Nos partenaires nous ont beaucoup accompagnés ces dernières années. En ressources économiques privées, nous sommes troisièmes de France ! Parmi les possibilités, nous proposons un avoir pour faire des économies sur la prochaine saison, des prestations en compensation (soirées VIP, utilisation du 1055), des facilités de paiement en 8 fois (de septembre à avril)… Enfin notre club partenaire, BB+, va aider les entreprises à redémarrer leur business grâce à son réseau d’affaires et toutes les prestations du club seront orientées dans ce sens.