Posté le 25 août 2020 par La Rédaction

Le sourire illumine le visage d’André Chapuis, lorsque l’on pénètre dans son atelier de vannerie. Bon pied bon œil, cet octogénaire surprend par son dynamisme, sa vitalité, son énergie. Ce Burgien avait à peine une dizaine d’années lorsqu’il a « travaillé le jonc et l’osier, pour s’amuser », aux côtés de ses oncles et de son grand-père. « J’ai appris à tresser du châtaignier, du noisetier et de l’osier ». Cette activité séduit André, qui décide de participer « chaque fois que j’avais des vacances » à de nombreux stages de perfectionnement, et d’entrer à l’École Nationale de Vannerie et d’Osiériculture de Fayl-Billot (52). Dans les années 80, André Chapuis, résidant à Villette-sur-Ain, fonde avec quelques amis l’association du Foyer rural des rives de l’Ain. « C’était un magnifique lieu de rencontres et d’échanges. Nous aimions nous retrouver ensemble pour discuter, pour faire notre pain dans le four que nous avions construit de nos mains, pour participer à bien d’autres activités comme l’épanouillage du maïs et bien sûr faire de la vannerie, tout en discutant. »

André Chapuis a besoin d’apprendre, il n’a de cesse que de s’ouvrir à d’autres techniques. Il sillonne la France, puis c’est au Québec au milieu des communautés amérindiennes, qu’il découvre la vannerie faite à partir d’écorces de bouleau ou de très fines lamelles de frêne. « C’est là que j’ai compris que la vannerie n’était pas seulement une passion, mais que c’était un Art à part entière ». De retour sur le continent européen, cet infatigable curieux part en Allemagne où il s’initie à une nouvelle spécialité : la vannerie fine. Elle est faite avec des osiers écorcés fins et même très fins permettent de réaliser de superbes ouvrages tels les boîtes à couture, les têtes de lits, les chisteras, les corbeilles d’argenterie ou à pain, les porte-bouteilles et même des bijoux. « Deux choses m’attirent, poursuit André Chapuis, la richesse des savoir- faire ancestraux et le plaisir de découvrir d’autres méthodes ». Mais par-dessus, ajoute le volubile André Chapuis, « la vannerie c’est d’abord une histoire de rapports humains autour d’une passion commune, c’est fondamental. Il m’est arrivé d’encadrer des gens en stage de réinsertion, j’ai été comblé de voir ces personnes changer totalement d’attitude en pratiquant la vannerie ».

Premier prix en Pologne

Dans son bel atelier s’entassent pêle-mêle les bottes d’osier, de noisetier, de saule, de châtaignier, les corbeilles, les berceaux, les paniers, un lieu magique, d’un autre temps. Et au milieu de l’atelier, son principal chef-d’œuvre, celui qu’il présenta par deux fois au Concours de “Un des Meilleurs Ouvriers de France”, « c’est ma Dame sirène, une pièce en éclisse d’osier qui m’a pris 420 heures de travail, j’en suis très fier ». Récemment, cette œuvre présentée à un concours international de vannerie à Salt en Pologne a fait l’unanimité du jury lui permettant d’obtenir le premier prix. « La vannerie française est d’une très grande qualité, elle a un très bel avenir. On la voit de plus en plus en déco intérieure et extérieure. Croyez-moi, la vannerie née bien avant notre ère a de beaux jours devant elle ». André sait que pour continuer son art, il faut former des jeunes, « la transmission des savoir-faire est importante. Dans l’Ain il y a sept vanniers, j’ai la chance d’en avoir formé quatre, c’est une fierté, et je vais poursuivre » assure notre vannier.

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