Posté le 26 novembre 2020 par La Rédaction

De la vallée de Chamonix, on connaît la mer de glace, le glacier des Bossons, mais beaucoup moins celui d’Argentière.

La première montée n’est pas très drôle, puisque directement sur les pistes de ski. Comprendre, de la montée sèche, abrupte, sans autre horizon que de la piste encore (le genre à vous décourager sévère au bout de 5 minutes). Une première partie qui a le mérite de chauffer correctement les muscles ! Qui permet aussi de noter que le corps est hyper bien pensé, puisqu’une fois passée la phase d’entame, il avance sans faiblir. Tout l’enjeu est de ne pas céder au moment où le corps crie stop.
La marche, comme plein d’autres disciplines, carbure au mental (demandez à Sarah Marquis). Aux premiers signes de faiblesse, la tête doit dire aux jambes « Petit, mais avance ». Et le corps d’avancer. En pas de fourmi, mais d’avancer. Jusqu’au moment d’arriver face à lui. Géant. Figé comme s’il dévalait la pente… et puis plus rien. Dans la neige lisse, lui déploie ses arêtes effilées. Chaque bloc de glace est pointu comme du cristal de roche. Il barre la route.

L’itinéraire feinte et emprunte une crête qui le longe par sa droite. Chaque pas est une plongée cinquante centimètres sous la neige. Ou une visée habile dans des pas déjà tracés (chance !) À gauche, le glacier alterne pleins et creux, comme sur une peau plissée. Il est fatigué, mais maître. Comme un ancien qui en aurait vu sacrément, et que l’on traiterait aujourd’hui avec un infini respect. La neige a ce pouvoir de rendre la montagne plus majestueuse encore. Sous la surface lisse, elle rappelle à l’envi sa puissance.
Qui n’a jamais eu envie d’engager l’itinéraire retour en courant, en parallèle des traces laissées à la montée ? La neige encore vierge, joueuse, sournoise aussi (entre la neige et moi, un différend au long cours), tantôt maintient le pas en surface, tantôt se tasse et gobe la jambe jusqu’à mi-cuisse. Une valse conclue par un sol verglacé… et plusieurs bleus à la sortie.

Itinéraire Visorando :
« Refuge de Lognan et glacier d’Argentière » Comptez 5 minutes, depuis Chamonix, pour accéder au départ en voiture.

D+ : 1200 m.
Prévoyez des crampons, ça peut aider !