Janvier 2021. Tous les spectacles sont bouclés par les légions de Coronavirus. Tous ? Non ! Au Théâtre de Bourg, Petrek a joué sa dernière création devant les petits Gaulois de quinze écoles et centres de loisirs. Dans le respect d’un protocole assoupli pour les plus jeunes, le clown poète compte récidiver en ce mois de mars au Tonkin de Villeurbanne. « Boum Boum et le cœur-valise » raconte les palpitations d’un zigoto rigolo, mi-poulbot mi-zazou à la découverte du monde confiné des « Autres-gens » et de leurs têtes de « FQC », traduisez Fromage qui coule. Du Petrek tout craché, illustré par la plume singulière d’Anne-Isabelle Ginisti. À partir de ce livre pour enfants, le conteur bressan a réécrit une « chantoire », comprenez une chanson-histoire. Un seul morceau de quarante minutes, un spectacle dans lequel les chansons s’imbriquent les unes dans les autres.
Sur scène, le batteur Thibaut Martin assure percussions, chœurs, et instruments divers. Parfait en clown blanc, alter ego de l’auguste Petrek. Décor façon Alice de Lewis, rythmes métissés, trouvailles visuelles et sonores de cartoon, un gag toutes les trois secondes et de la poésie à tous les étages. Ici, Petrek croque Papa Boum Boum. Là, Thibaut mime les tristes sires qui piquent du nez vers leurs chaussures. Ailleurs, les professeurs Maboul détaillent l’anatomie sommaire du pou, de la vache, de la souris, du rat et du chat ! Gonflent des ballons à visage humain, jouent de tout, dansent et s’en donnent à cœur joie. Comme la valise d’où Boum Boum tire son message : « Mieux vaut rire que de ronchonner ». Drolatique et poétique, pétillant et émouvant, le spectacle s’adresse au très jeune public à partir de trois ans. Âge tendre et farouche. « C’est très dur. Il faut rester sur un premier degré hyper-compréhensible et se faire plaisir aussi. » Mission réussie, à voir les mômes battre des mains, reprendre les chansons en c(h)œur et se lever comme un seul petit bonhomme. Par les temps qui courent, qu’est-ce que ça fait du bien !
