Posté le 1 décembre 2022 par La Rédaction

À une certaine époque, avant 1601 et le rattachement de Pont-de-Vaux à la France, les bateliers qui naviguaient avaient coutume de dire. « On navigue rive d’Empire » c’était Pont-de-Vaux, ou « rive du royaume » côté Maconnais. Pont-de-Vaux fut longtemps une petite ville bourgeoise avec beaucoup de gens de robe, protégée par ses remparts, riche de par son commerce comme ville-frontière où les marchandises étaient taxées. Le déclin de la ville commence avec la fermeture de la voie ferrée en 1936. Manque de chance, depuis, toute la circulation TER et TGV se fait de l’autre côté de la Saône, par Mâcon. Pont-de-Vaux, 2 300 habitants, en souffre toujours dans tous les domaines. En 1866, avec le Second Empire, la nation-patrie domine et le maire, Pierre-Louis André, propriétaire et juge de paix, décide d’un musée afin de donner une légitime fierté aux Pontevallois et un esprit d’émulation à la jeunesse. À cette occasion, un dénommé Berthet donne des tableaux anciens et sa collection d’oiseaux naturalisés, le noyau du cabinet des curiosités, toujours très apprécié. Tout doucement, le musée balbutiant s’enrichit grâce à Antoine Chintreuil qui fait le don d’un de ses tableaux. Pour Nelly Catherin, la conservatrice, « on a un regard contemporain faussé sur cet artiste qui était extrêmement connu à Paris dans les milieux artistiques, autant que Corot ». Quand le musée devient Chintreuil, un lieu pour les expositions est construit avec un toit-verrière. L’établissement vivote, manque de moyens et les conservateurs qui se succèdent ne sont qu’honoraires. L’ouverture ne se fait qu’à la demande. Puis… arrivent François Mitterrand et Jack Lang. Le Maire Henri Gagnière, greffier de justice et agent d’assurance, entend mettre le paquet. Les moyens sont là et des travaux sont entrepris pour que Pont-de-Vaux possède un vrai musée niveau scénographie et éclairage.

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En 2000, Nelly Catherin prend les commandes de l’établissement, situé dans le coeur de la ville. « Je tente de mettre en adéquation le musée et son territoire rural, en donnant, par exemple, sa vraie place à Chintreuil. » Nelly se rapproche des associations, les Arts pontevallois et les Amis du musée qui ont mis en valeur le travail du sculpteur Costas Coulentianos, ami de Roger Vailland. La conservatrice fait son marché, met en valeur Jacques Leroux le calligraphe et « écriturien » de Chavannes-sur-Reyssouze. Le romancier Roger Vailland de Meillonnas, qui a résidé pendant la guerre à Chavannes-sur-Suran, a eu les honneurs des cimaises du musée, tout comme l’écrivain Charles Juliet de Jujurieux, connu pour son journal, sa poésie et son 1er roman L’Année de l’éveil.

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Jacques Le Roux, calligraphe ©J.-F. Basset

Grande expo en 2014

Pour 2024, Nelly Catherin va travailler sur une grande exposition sur Chintreuil. Pour cela, Elle et son équipe doivent rechercher des oeuvres de l’artiste chez des particuliers. « Autrement c’est trop cher, on n’a plus du tout le même budget qu’il y a 10 ans, 50% de baisse pour la dotation de l’État et la taxe professionnelle qui a disparu, mais on ne baisse pas les bras. »