Posté le 3 septembre 2021 par La Rédaction

Têtes Raides le retour, le 17 septembre au Printemps de Pérouges. Lampe magique et aventures bressanes, « Oh, oh, oh, oh ! » et Bing Bang Boum ! Entretien avec Christian Olivier, tête des Têtes.

Ah Ginette… Cette valse-accordéon qui tournoie en même temps qu’un abat-jour hypnotique. Têtes Raides bien sûr. Ginette est devenu leur titre phare, le morceau fétiche sur lequel tout le monde tangue au final en hurlant « Oh, oh-oh, oh… » Trente ans que ça dure. Trente-deux exactement, puisque Ginette a vu le jour en 89 sur le premier album officiel Not dead but bien raides. Au printemps 2020, le groupe a fêté la date anniversaire, réédité sa discographie et publié sa compile. Nom de code : 30 ans de Ginette, ça ne s’invente pas.

les tetes raides
La dream team historique reconstituée ©Yves Mallenfer

Têtes Raides un jour, Têtes Raides toujours

Au-delà des bougies sur le gâteau, la loupiote de Ginette est la lumière qui fédère le clan. Christian Olivier, tête des Têtes, l’avait mis en veilleuse pendant six ans. Usure du temps, besoin de souffler, de changer d’air et d’escapades solitaires ? « La tournée des trente ans et le projet de nouvel album nous ont remis le pied à l’étrier, explique Christian. J’ai rappelé toute l’équipe. On s’est aperçu que l’envie était toujours là, que c’était un vrai plaisir de rejouer ensemble. Cette osmose, cette alchimie, ça ne s’explique pas. Têtes Raides un jour, Têtes Raides toujours ! » Même le Covid n’a pu contrarier le mouvement. « Pendant un an, on a posé les outils. Mais il est temps de rouvrir les débats. Là, ça reprend dare-dare ». Tout juste. Entre festivals, salles petites et grandes – dont deux Olympia – l’agenda est blindé jusqu’au printemps. Dans l’Ain, le Printemps de Pérouges reprogramme Têtes Raides le 17 septembre, au Château de Chazey-sur-Ain. Enfin ! Privés de concerts en 2020, les fans guettent comme des morts de faim le retour de Ginette. Et réciproquement. « On a toujours autant envie de partager cette énergie avec le public ». « Oh, oh-oh, oh ! » Grand bonheur que de revoir la lampe magique tournoyer au-dessus de la forteresse de Chazey.

Bing Bang Boum

Le titre du prochain album. « Notre quinzième en studio, note Christian Olivier. J’avais tout écrit avant le confinement. On a profité de ce temps pour le peaufiner ». Pourquoi Bing bang boum ? « Parce que ça évoque de nouvelles formes d’écritures, de nouvelles sonorités rythmiques ». La couleur ? « C’est toujours compliqué d’en donner une. Disons qu’il y a une certaine élégance dans la proposition, même si parfois, ça frise le punk. Ce que je sais, c’est qu’aucun de nos albums ne sonne comme celui-ci ». Bing Bang Boum évoque aussi les gnons de toutes sortes qui meurtrissent une époque au bord du KO ou du chaos social, comme l’avis manifestif que Têtes Raides avait initié en 2002 entre les deux tours de la Présidentielle. Vingt ans après, rien de changé ou presque. L’Iditenté, hymne enragé/engagé en faveur des « sans papirs, qui vont bientôt r’partir » reste cruellement d’actualité. « On écrit à un moment des choses qui résonnent. Notre métier, c’est aussi de voir ce qui va arriver ».

Chez la Jeanne

L’autre nom du Café Bernolin de la rue Victor Basch à Bourg. Le QG des Têtes Raides lorsqu’ils passent par chez nous. C’est-à-dire chez eux, depuis que ces Parisiens/têtes de chiens ont pris leurs quartiers en Bresse. « On a un rapport particulier avec cette ville. On y a déposé nos clous. On traîne chez la Jeanne, on croise des gens. Grignette (la violoncelliste) y habite. Il y a notre ami Cheval (Éric Chevallier, programmateur au Théâtre et à Ainterexpo), Olive le merguezologue (Olivier Leroy, ex-journaliste et relais essentiel des Têtes dans l’Ain et environs)… Des aventures à Bourg, il y en a eu ! » Les soirées acoustiques et complètement raides chez la Jeanne ; le jour où ils ont amené Jean Corti, l’accordéoniste de Brel et l’idole de la patronne ; la chanson Lili coupette pour et par sa mère (104 ans cette année)… Autant de petites histoires et de liens indéfectibles.

anne-gaelle bisquay ©Marc Dazy
Anne-Gaëlle « Grignette » Bisquay la plus Bressane des Têtes ©Marc Dazy