Posté le 31 janvier 2020 par Julien Niogret

4 500 fans ont assisté au concert de M, de l’installation de la scène au spectacle. Florence Béréziat a suivi ceux qui, dans l’ombre, orchestrent ce show XXL.

Jour J

Il est 7h et la salle est totalement vide. Mais plus pour longtemps : les 9 semi-remorques, qui transportent des projecteurs aux câbles, de la scène aux écrans vidéos, des cantines aux instruments, entrent directement à tour de rôle dans Ekinox grâce aux tribunes amovibles. Le parquet de la JL a déjà été enlevé. Ce n’est que le début de la journée pour Sandrine qui a tout organisé pour accueillir ensuite, la soixantaine de techniciens. Car pour faire tourner un concert, une somme de métiers inattendus, aux qualifications variées, est indispensable. Il faut surtout savoir s’adapter, se débrouiller et réagir très vite, car les salles sont toutes différentes.
Après avoir déchargé les semi-remorques des caisses et des caisses de matériel sont apportées dans la fosse. Le gros du travail consiste à assembler une armature de métal (le “rig”) sur laquelle seront fixés projecteurs, enceintes et écrans, avant qu’elle ne soit hissée tout en haut à l’aide de chaînes et de poulies. Cela représente environ 80 palans électriques et 32 tonnes m’explique Rémy, en charge du levage de toute l’installation accrochée. Une sacrée responsabilité. Armés de baudriers, de cordes et de mousquetons, des techniciens spécialisés (les “riggers”) contrôlent et ajustent les équipements perchés depuis le rig. Damien, l’un d’eux m’invite à les rejoindre. Je prends un ascenseur pour accéder à l’étage le plus haut, qui débouche sur des passerelles exiguës avec à la clé, une vue à couper le souffle sur cette fourmilière géante.

Installations
La mise en place continue…

En bas, au milieu du vacarme ambiant, je retrouve Paul, responsable de la partie diffusion et technicien LED. Il s’affaire à installer les écrans géants. Son travail ne s’arrête pas là car il gère également la maintenance en cas de soucis techniques sur les écrans et les médiaserveurs pendant le show.
Il est 13h, la salle se vide petit à petit, le brouhaha cesse. Mais pas pour longtemps : un morceau retentit soudain. Les basses sont tellement puissantes que les vibrations parcourent mon corps. Place aux tests son.

La matinée a été longue, je suis éreintée et je n’ai qu’une envie : m’allonger. Il est temps pour moi de laisser l’équipe pour une petite sieste avant de revenir à 18h pour l’ouverture des portes. Le concert commence dans moins de 3 h. En première partie, seul sur scène, son frère, Joseph Chedid a parfaitement bien préparé le public avec des morceaux issus de son album « Source ». Puis des cris hystériques accueillent l’entrée en solo de Matthieu Chedid. En quelques minutes à peine, le public se lâche et danse dans une euphorie contagieuse. M enchaîne ses tubes et les morceaux de son nouvel album “Lettre infinie”. Le concert est une explosion millimétrée de sons, d’effets visuels, … Pourtant tout semble facile et couler de source. Les installations techniques et les équipes restent invisibles du public, plongées dans le noir ou cachées derrière de larges écrans. Après une prestation explosive, M clôt le show en remerciant son équipe qu’il invite à monter sur scène. Il est temps de tout démonter car la tournée continue, il faut partir pour le concert suivant qui a lieu le lendemain.

M à Ekinox
M en plein concert !

Vous l’aurez compris… S’il n’existe pas de succès sans chansons, il n’existe aucune tournée sans ces dizaines de petites mains de l’ombre, indispensables pour faire vivre la musique !