Demain, une grosse journée nous attend. Vous avez été extraordinaires, merci ! Ainsi Woody Allen prenait-il congé du public venu l’applaudir ce lundi soir, en clôture des Musicales.

Quoi que l’on pense de l’homme, quelle que soit même notre appétence pour les films du réalisateur, c’est le musicien, le clarinettiste, que l’on venait voir hier au côté de son jazz band. Les spectateurs, repus d’une ribambelle d’artistes venus fouler la scène depuis fin août – Renaud, Stephan Eicher, Trois Cafés Gourmands, L’Héritage Goldman, Jenifer, Gims & Dadju, Benjamin Biolay, Stars 80, Louis Chedid et Matmatah -, attendaient ce rendez-vous avec le grand Woody.
Le public était nombreux dans les gradins. Plus de 1500. Ceux venus pour le nom, ceux venus pour l’artiste. Car Woody Allen tourne depuis 35 ans avec son band, distillant au gré de leurs concerts quelques titres d’un répertoire New Orleans. C’est entouré de ses six musiciens aux trombone, piano, banjo, trompette, batterie et contrebasse, sur les encouragements d’un public impatient, que Woody Allen apparaît à près de 21 h. Chino beige, chemise bleu ciel, lunettes noires sur le nez et paire de Clarks aux pieds, il fait résonner les premières notes avant que son instrument ne semble le mettre en difficulté. Le public sourit, indulgent. Le band tient. Il se fait plaisir, avec le souhait exprimé d’entertain le public. Tantôt on chante, tantôt on improvise. Woody assure ses interventions, bien porté par ses musiciens qui font le show. Eux lâchent des Oh yeah, jouent comme on jouerait pour un bœuf entre potes dans le fond d’un bar de Louisiane. Et finalement ça fonctionne.
Après une heure, Woody amorce la fin du concert. Leur dernier morceau est peut-être le plus enthousiasmant. Le public est là, ravi tout de même d’avoir pu approcher la star de 88 ans. Dans les allées du Parc éclairées à la seule lueur des guirlandes guinguette, on débriefe. En bon, en moins bon. Mais avec toujours la satisfaction d’avoir été présent. Sur l’une des deux seules dates de Woody et son band en Europe. La magie aura opéré, une fois encore…
