Posté le 2 mars 2023 par La Rédaction

Il fait à peine jour. Dans la montée de Charix, la route est encore verglacée. Sur le toit des maisons, dans les champs, sur les sapins… la neige est installée. Même la brume s’est invitée. Dans le blanc d’un matin de janvier, je viens trouver Denis, aubergiste et maître des bains dans l’eau du lac Genin. Tous les matins depuis 40 ans. Et en toute saison. À mon actif : des mollets quelquefois trempés dans l’eau des lacs de montagne, l’été après la randonnée. Rien d’équivalent à l’expérience promise ! Sous mes body, pull en laine et parka, j’ai déjà froid. « Qu’est-ce que ce sera… » Température de l’air: -5°C. En Crocs et maillot, un carré de serviette sur le dos, Denis traverse le couloir de l’auberge. Suivi par David, passé par là quand il était gamin, de retour quelques jours et curieux d’en passer lui aussi par le rite haut-bugiste. Le maillot de bain a remplacé pull et body. La parka restée par-dessus, j’avance pieds nus. Masse et thermomètre en main, Denis guide l’équipée sauvage – et barge ! – vers sa plage. Sans hésiter il entre, brise la glace en surface, plonge et va nager… David suit. À mon tour, ensuite.

À trois j’y vais : un, deux, tr…ouaaah !

J’avais pensé me rouler dans la neige avant d’y aller, un peu comme on fait entre deux passages dans le jacuzzi pour mieux apprécier la chaleur de l’eau quand on y revient. Sauf que. Température de l’eau: 4°C. J’avais acté, aussi, que rien plus que mon corps n’irait sous l’eau. Double traumatisme des cours de piscine du lycée, en hiver à Plein soleil (Bourg), la tête emplie de stalactites à la sortie ; du film De rouille et d’os aussi, où le fils du héros tombe dans un lac et est fait prisonnier de la glace en surface. Ainsi donc, les pieds, chevilles et genoux immergés, il a fallu décider: y aller ou renoncer. Inspirer, s’agenouiller, crier (un peu), et ventiler (beaucoup). « Reste, reste ! » encouragent les garçons. Une quinzaine de secondes en tout, avant de sortir et sentir, dans les jambes et partout, le froid qui pique. Enroulée dans la serviette, enfermée dans la parka, toujours pieds nus, je remonte par la neige jusqu’aux quartiers chauffés. Une mission accomplie quand, pour Denis, c’est affaire de routine. Quel autre mode de vie en pareil endroit ? Avec Pascale sa femme, ils y sont toute l’année… Jour et nuit, été comme hiver, dans l’eau ou sur la glace… « Moi plutôt le soir, et pas plus tard qu’en octobre, quand l’eau descend à 12 ou 13 degrés. » Christelle, elle, suit depuis 25 ans les épopées autour du lac. Avec tantôt les baigneurs, plongeurs et simples observateurs. Et s’en tient, pour l’heure, aux bains froids en quatre étapes, dans les bassins de Vitam Parc. Avant, peut-être, le grand saut.


Précautions & bienfaits

Quelles précautions ?

  • S’entraîner à alterner chaud et froid
    sous la douche : pour mieux résister.
  • Entrer progressivement dans l’eau
    froide : pour éviter le choc thermique.
  • Réguler sa respiration : pour éviter l’hy-
    perventilation.

Quels bienfaits ?

  • Sensation d’anesthésie : pour apaiser
    les douleurs musculaires et articulaires.
  • Renforcement du système immunitaire :
    pour moins tomber malade.
  • Libération d’endorphines : pour se sen-
    tir apaisé.

Pour aller + loin :
La méthode Wim Hof