Posté le 8 juin 2023 par La Rédaction

Originaire de Culoz dans l’Ain, Sylvaine Mignogna est journaliste pour l’émission Téléfoot.

Elle a tout connu… ou presque. Sylvaine Mignogna a fêté la saison dernière
ses 40 ans de carrière sur TF1 : 20 ans de Ligue des champions, 9 coupes d’Europe, 9 coupes du monde, 3 Jeux olympiques, la Ligue 1, mais aussi les coupes de la Ligue ou encore les coupes de France… Dans son village natal, à Culoz, 2500 habitants, au pied du Grand Colombier, la lycéenne passe son baccalauréat technologique Secrétariat. Durant son année de terminale, Sylvaine a l’honneur d’obtenir le premier prix académique de dactylographie dans la région Rhône-Alpes. Passionnée de sport, la
jeune femme regarde Roland-Garros. « Un matin, je me réveille et je constate que le poste est éteint. Mon frère me dit : « Tu n’as qu’à travailler pour une chaîne, comme ça tu regarderas la télé tout le temps » », se souvient-elle. Âgée alors de 20 ans, la diplômée envoie une candidature spontanée
aux trois canaux existants : TF1, Antenne 2 et France 3. Seule la première station lui donne un avis favorable.

Téléfoot lui donne sa chance

Direction la capitale pour passer un test de dactylographie au siège administratif de TF1, tour Montparnasse. Après 7 heures de train, elle croise dans les locaux… Évelyne Dhéliat ! La plus ancienne CDI, speakerine, animatrice et présentatrice météo… « J’étais assez intimidée, mais si fière de la rencontrer pour la première fois ! » La première fois aussi que Sylvaine mettait les pieds à Paris. « Après le test, je n’avais qu’une idée en tête : voir la Tour Eiffel ! » 50 candidates pour une place… « Il fallait mettre à jour 50 pages d’un texte en 3 heures. Après 1 heure de travail, c’est finalement moi qui ai obtenu le poste en tant que secrétaire de service de presse. » Elle signe un contrat de 4 mois et en profite pour voir la Tour Eiffel, à seulement 3 minutes de son bureau. La secrétaire travaille ensuite pour l’animateur Patrick Sabatier et son assistant Marc-Olivier Fogiel… Un retour à la direction de l’info pour faire un remplacement et une rencontre inattendue avec Hervé Duthu, bouleversera sa vie : le commentateur vedette de Roland-Garros recherche sa nouvelle secrétaire. « Avec l’épopée des Verts
dans les années 70, j’adorais le football. Le tennis était selon moi un bon tremplin pour intégrer le milieu du journalisme sportif
», avoue Sylvaine. Et c’est en janvier 1984, à 6 mois de l’Euro de football, que Didier Roustan, rédacteur en chef de l’émission Téléfoot, lui donne sa chance. « À partir
de ce moment-là, je ne suis plus jamais partie
. » Après des années de patience, son étoile la mènera vers le métier d’assistante et de cadre de production, avant de devenir journaliste au début des années 2000.

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Zizou, Lizarazu, Dessailly…


Son meilleur souvenir restera la victoire de l’équipe de France lors du Mondial 98. « L’image qui me revient, c’est la foule en délire sur l’avenue des Champs-Élysées. Quel bonheur ! Il n’y avait aucune barrière entre
les sportifs et les journalistes. C’était la belle époque !
» Lors de la campagne des Bleus, la jeune femme côtoie la plupart des footballeurs. « En 98, j’avais un bon carnet d’adresses, mais aujourd’hui, j’ai moins de proximité avec les joueurs », regrette Sylvaine. Celle qui a accompagné dans l’ombre des projecteurs Thierry Roland, « la voix du foot français », et Jean-Michel Larqué, se rend compte aujourd’hui de cette aubaine. La reporter organise désormais les entretiens, accrédite les correspondants et les consultants dans les stades, organise leurs déplacements et réalise certaines interviews d’après-match… « Je n’ai jamais l’impression de bosser, ça reste un privilège
énorme.
» Dans sa carrière, la journaliste gardera en mémoire le drame du Heysel en 85, survenu lors de la finale de la coupe d’Europe entre Liverpool et la Juventus. Mais surtout ses rencontres marquantes comme sa consœur Marianne Mako, qui avait ouvert la voie aux femmes dans le journalisme du ballon rond, ainsi que Didier Deschamps, Marcel Desailly et Bixente
Lizarazu, les anciens Bleus. « Avant chaque compétition, ils venaient me faire un bisou. Je me souviens aussi de Zinédine Zidane et d’Arsène Wenger pour leur humilité. Lorsque j’étais cadre de production, j’ai même apporté une panthère noire sur le plateau pour Pelé ! » Sacrée Sylvaine… « Tant que
je prends du plaisir, que je suis bien dans ma tête et dans mes baskets, et que la chaîne me garde, alors je reste. Je n’oublie pas qu’avant d’être Sylvaine de Téléfoot, je suis Sylvaine de Culoz !
»