Posté le 1 décembre 2022 par La Rédaction

7 octobre dernier, Ultra trail du Beaujolais Vert à Cublize. Une course, de nuit, en pleine nature, avec 5,2km de dénivelé positif. Le plus long parcours est de 110km, avec départ à 21 h. Parmi les coureurs, Amandine Perrin, 35 ans, native de Marsonnas et préparatrice physique et mentale.

Devenue adepte du trail, Amandine intervient dans des salles de sport,
cours collectifs, également en ré-athlétisation dans un club de football, et en coaching particulier avec des plans d’entraînement à distance. Avant, elle a été marin-pompier à Marseille pendant presque 10 ans. Elle s’est reconvertie avec un BPJEPS mention haltérophilie et un DU Préparation
physique et mentale. « J’ai commencé par du tennis de table (pré-nationale), puis du tennis en loisir. J’ai commencé la course à pied à 15 ans et je faisais des courses sur route, ainsi que cross pompier… J’ai repris depuis un peu plus d’un an avec le trail », et essaye de trouver l’équilibre, à la suite de
plusieurs blessures, entre le tranquille et le « pas-tranquille » ! Sur la course nature du Beaujolais, Amandine avale les montées-descentes, avec très peu de temps de pause. Elle court surtout à travers les sapins, pas sur la route, et avec des passages un peu techniques d’un point de vue montée ou de passage à la corde, avec ensuite des descentes assez roulantes.

Par chance la météo est plutôt clémente. Un ciel dégagé pour voir la lune. « Ce que j’aime en trail, c’est d’être en connexion avec la nature. Les parcours sont variés, il y a une vraie entraide entre nous. Et la foule qui nous attend à l’arrivée, ça fait toujours plaisir ! »

Au mois de juin dernier Amandine avait déjà fait l’Ultra 01 (100 km) et avait gardé le rythme pendant l’été. « En termes de temps, je me donnais entre 18 et 20 h mais l’objectif était de finir, la durée m’importait peu. » Au premier ravitaillement, à 12 km, Amandine est deuxième. « Je reste posée, on verra comment la course se passe, j’y vais à mon rythme. » Entre les kilomètres 60 et 70, elle commence à ressentir un peu de fatigue. Elle s’arrête un peu plus longtemps, puis un collègue la rattrape et lui propose de le suivre. Vers les 80km, Amandine ne se sent pas bien : les crampes aux mollets, les jambes dures… elle marche. Au ravitaillement, son assistant la masse, mais toujours impossible de courir, même dans les descentes. Ça devient difficile.
« Je commence à me demander si ça va passer. J’essaie, mentalement, de penser au prochain ravitaillement, pas au nombre de kilomètres qui restent. La 3e me dépasse, et je me fais doubler par plein de gens…
Tant pis ; je finis dans les dernières mais je finis !
» Encore 12 km. Chaque kilomètre lui prend entre 15 et 20min… 5 km avant la fin, son collègue la rejoint et lui dit qu’elle est 6e féminine, la 5e n’est pas loin.

« Allez vas-y, on accélère ! » « Donc là, je coupe mon mental. Je n’ai plus de jambes mais je me dis « Ne pense plus à tes jambes, tu y vas. » Et je cours, je double la 5e. Encore 2 km. Je finis en sprint et je lui mets 8 min ». Contente d’avoir fini mais sans en avoir conscience tout de suite tant elle est fatiguée. Le soir même, impossible de rentrer chez elle en voiture. Elle ne peut plus poser les pieds par terre…Une amie vient la masser. « L’euphorie après la course a bien duré 3-4 jours, puis au bout d’une semaine de récupération, tu as envie de repartir ! C’est une super expérience. C’est vraiment du mental. » Dans les prochains jours, elle sera au départ de la Sainté-Lyon, 78 km. L’année dernière, elle avait mis 10 h 44. Elle vise 9 h 30 cette année ! Ensuite en 2023, Amandine enchaînera avec l’Ultra 01 (175 km), l’Urban trail, 26 km de nuit à Lyon, et la Trace des Maquisards de l’Ain, 100 km en février.

Amandine Perrin : 06 85 23 22 14
amenvie.free.fr