Posté le 1 avril 2023 par La Rédaction

Une conférence, pour savoir quand et comment parler de vie affective, relationnelle et sexuelle avec nos enfants, à l’heure d’Internet, est proposée par l’association Joz’dir, mercredi 26 avril à Viriat.

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« C’est un choc terrible et durablement traumatisant ! » Les mots sont forts, mais les maux engendrés par l’exposition des enfants à la pornographie peuvent avoir des conséquences pour toute la vie assure Evelyne Berthod, conseillère conjugale et familiale. Elle animera, sur invitation de l’association Joz’dir, la conférence Quand et comment parler vie affective, relationnelle et sexuelle avec nos enfants, à l’heure d’Internet ? Créée il y a une vingtaine d’années par Marie-Claude Desprat, l’association s’intéresse aux questions d’éducation. « L’objectif de nos soirées et des ateliers Faber et Mazlich (Ecouter pour que les enfants parlent, parler pour que les enfants écoutent) est d’apporter des outils pour aider les parents à être plus en lien avec leurs enfants, et à exercer leur autorité tout en restant dans la bienveillance », explique Blandine Chabert d’Hières membre de Joz’dir.

Les rencontres sont ouvertes à tous les parents, bien sûr, mais aussi aux grands-parents, professeurs et éducateurs. « Nous avons choisi cette thématique, car les parents ne savent – ou n’osent – pas en parler. C’est un sujet tabou dans la famille. Mais l’on ne peut plus faire semblant de ne pas savoir, ni esquiver le sujet. Malheureusement nos enfants ont été, ou seront confrontés à la pornographie », explique Blandine. Et la mission d’Evelyne Berthod, qui intervient depuis plus de 12 ans dans les établissements scolaires de la maternelle au lycée, ce mercredi 26 avril, sera d’apporter « des billes » aux parents pour y répondre. « Aujourd’hui, tout le monde est confronté à la pornographie à différents niveaux et de différentes manières. C’est le téléphone portable et l’arrivée de YouTube qui ont profondément changé les choses. Il y a 30 ans, la pornographie existait déjà, mais il fallait aller la chercher. Nous étions acteurs. On pouvait tomber sur un magazine caché sous un lit mais il fallait chercher… Aujourd’hui, c’est imposé ! Un enfant à l’école entend des choses et, sur le téléphone des parents, il va lancer une recherche comme « je veux voir un zizi avec des poils » ou « un exposé sur les chats » mais il ne sait pas sur quoi il va tomber. Les mots sont gentils, mais pas ce qu’il va découvrir ! », explique Evelyne qui veut alerter les parents qui croient toujours que ce sont aux enfants des autres et non aux siens que cela arrive.

J’ai l’espoir que les adultes prennent
la mesure des choses
et que nous soyons de plus en plus
présents et capables
d’accompagner nos enfants.
C’est pour ça que l’on œuvre !

Evelyne Berthod, conseillère conjugale et familiale

Pour la conférencière, subir ces images entraine des conséquences : « C’est durablement traumatisant, et moins ils auront la possibilité d’en parler avec un adulte, plus ce sera compliqué pour eux. Ils doivent comprendre qu’ils sont des victimes. S’ils ne le comprennent pas, ils se sentiront coupables. Ils seront en proie à une tension qu’ils chercheront à décharger. Cela peut conduire à des agressions, des gestes, des mimes, des bruitages… Il peut aussi y avoir des actes. Ce sont des actes d’imitation. Les enfants ne mesurent pas forcément leur violence. Le risque serait que cela devienne un référentiel de la vie affective et sexuelle dans leur vie d’adulte. »

Cette conférence est là pour encourager les parents à discuter avec leurs enfants et donner des outils pour oser en parler. Evelyne présentera des ressources (des ouvrages notamment), dira qu’il faut toujours adapter son langage à l’âge des enfants et qu’on n’explique pas tout. « Dire à des CP que les parents font un grand câlin d’amour, c’est suffisant. Les parents n’ont pas à expliquer leur sexualité ni à entendre celle de leurs enfants. Nous devons garder hermétique ce qui est de notre intimité », rappelle la spécialiste, qui espère être rejointe par le plus grand nombre dans son combat pour accueillir la parole sans que cela soit ni incitatif, ni militant.

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