Posté le 30 janvier 2020 par Julien Niogret

Quel sera le Meilleur film de courtmétrage, le 22 février prochain aux César ? Les professionnels du cinéma français devront trancher parmi 24 courts métrages en lice. Charlène Favier, cinéaste originaire de Bourg-en-Bresse, espère que son court « Odol Gorri » sera retenu. Elle peut être fière qu’il ait déjà été présélectionné dans cette short-list, parmi les 2 000 courts-métrages produits chaque année en France. Ce n’est pas une surprise, tant le film de la cinéaste de 35 ans a déjà été maintes fois distingué. Trois prix au festival Kinoma 2018 à la BNF à Paris : le prix d’interprétation pour Noée Abita et Olivier Loustau, les comédiens principaux du film et le prix de la photographie pour Yann Maritaud. Une sélection pour le prix Unifrance au festival de Cannes 2018, ou encore au festival de Clermont-Ferrand pour le prix France-Télévision.

L’autodidacte du cinéma excelle dans un cinéma émotionnel. Un cinéma à fleur de peau, où elle parle de la féminité, des accros à la vie de jeunes filles et jeunes femmes avec finesse, justesse et en ouvrant la porte au débat : grossesse, cancer… « Mes films certes dérangent mais ils sont faits pour qu’il y ait débat. Il n’y a pas d’un côté le méchant homme et de l’autre la gentille fille. C’est un sujet complexe. Si l’on veut arrêter avec les violences faites aux femmes, il faut parler et parler encore, plaide la cinéaste. Sur ces questions, on ne va pas au fond des choses… je me suis constamment interrogée éperdument pendant ce tournage. » Montrer, suggérer… À la caméra, Charlène adopte le point de vue de la comédienne centrale. Dans une proximité inédite, sa caméra est avec elle, collée à elle… « Je veux que la caméra soit son pouls… » Un cinéma sensoriel où elle nous embarque avec elle pour mieux nous captiver, nous bousculer aussi.