Le Bressan, grand reporter au quotidien sportif l’Équipe sort cette semaine Carole & Clark aux Éditions Stock. Un ouvrage qui tranche avec ses précédents livres.
Les premiers mots du résumé annoncent le ton : « Ils étaient plus que des stars de cinéma ». Vincent Duluc fait un virage dans sa bibliographie et donne le coup d’envoi d’une rentrée littéraire particulière. Après avoir écrit des récits autour des Verts, de George Best et d’autres ouvrages autour du sport, l’Aindinois, également journaliste au quotidien L’Équipe, publie cette semaine Carole et Clark aux éditions Stock, un roman autour de deux stars du cinéma hollywoodien dans les années trente. L’écrivain-journaliste ne le cache pas : la sortie de ce livre a une saveur particulière pour lui. Initialement prévu pour le mois de mai dernier, puis reporté à cause de la Covid, Carole et Clark sort quelques mois après qu’il a lui-même passé des moments difficiles à cause du virus. « J’ai l’impression qu’avec la sortie de ce livre, la vraie vie revient ». Le ton du récit colle à ce retour de la vie : « Ils étaient le couple rêvé, un feuilleton national. Ils essayeraient de rester ensemble au milieu du désir des autres, dans ces existences irréelles que les studios contrôlaient et inventaient, même. Carole Lombard et Clark Gable incarnaient une certaine idée du bonheur. Elle était le glamour et il était l’homme qui embrassait les femmes ».
Du fantasme à l’envers du décor, de l’ironie à la tendresse, ce serait Elle & Lui, et puis Lui sans Elle. Une succession de remords et de rédemptions. Un crépuscule essoufflé, avant de s’allonger à ses côtés sous le marbre de Los Angeles. Vincent Duluc l’affirme : cette fiction s’ancre, d’après lui, dans sa bibliographie. « J’ai le sentiment que c’est différent et en même temps dans la lignée de ce que je fais. Je raconte une histoire où je plonge mon lecteur dans une époque et j’essaie d’en décrire les décors. Je l’avais déjà fait avec l’Angleterre des années soixante-dix et la RDA. J’ai toujours un peu revisité mes mythologies personnelles ». Cette histoire l’a amené à faire des recherches et à se rendre sur place. Tout comme pour ses récits de sport, l’écrivain s’est inspiré de ses passions pour tisser son histoire. « J’ai toujours été un fan de cinéma plus qu’un cinéphile. J’aime Lubitsch, Capra ou Howard Hawks. Quitte à aller à Hollywood, j’avais envie d’une histoire dans cet âge d’or. J’ai ensuite tourné autour de Clark Gable et Carole Lombard qui est une actrice ; Carole Lombard, dont le destin est très romanesque, même si elle n’est pas connue du grand public ». Le suiveur des Bleus glisse ensuite cette anecdote : « Lors de mes vacances à Londres, il y a un an, j’avais découvert qu’un festival de cinéma était consacré à Carole Lombard. Je me suis donc dit que le sujet n’intéressait pas que moi ». Petit changement aussi : l’auteur ne s’est pas introduit dans l’histoire comme il avait pu le faire auparavant. « Je suis sorti du champ et cela n’était pas désagréable comme expérience », sourit-il.
Un retour aux fondamentaux dans quelques mois
« Je sais que je me suis éloigné du sport et, de ce fait, je sais que je n’aurai peut-être pas le soutien de mon lectorat habituel. De toute façon, je suis assez content d’aller dans un autre domaine qui est vierge pour moi, et j’ai toujours refusé l’idée qu’il faille écrire sur autre chose que le sport pour être un auteur crédible. Pour moi, c’est quelqu’un qui sait bien raconter une histoire, quel que soit le thème », résume-t-il. S’il assurera une promotion plus minimaliste pour son dernier-né, Vincent Duluc espère bien venir signer son livre à Bourg-en-Bresse cette année, dès que les conditions le permettront. Très prolifique, il se pourrait bien également qu’il se déplace dans l’Ain avec d’autres ouvrages. Il prépare actuellement un livre de nouveau autour du foot chez Points et un autre chez Solar, « autour des maîtres du jeu, qui sera un hommage aux milieux défensifs. Je reconnais que l’on est loin du Hollywood des années trente », avoue Vincent Duluc. Il ajoute être aussi en réflexion pour d’autres romans. Avec Carole et Clark, Vincent Duluc prouve une nouvelle fois qu’il est plus qu’un écrivain du sport. Et à défaut de maîtriser cet exercice avec La Main de Dieu, il continue son chemin dans le milieu littéraire français d’une main de maître.
Touché sévèrement par la Covid au cours de l’année 2020, Vincent Duluc estime que la sortie de « Carole et Clark » est le symbole d’un retour à la vie.
Carole & Clark de Vincent Duluc
Éditions Stock, 18,50 €
