Posté le 4 mai 2023 par La Rédaction

L’équipe Visibilis a rencontré Hélène Convert, femme entrepreneure au parcours inspirant. Fondatrice du salon Brin de couleur, elle partage avec nous son nouveau challenge.

L’entrepreneuriat, ça démarre comment ?

Depuis petite, je le savais ! Je savais que je me mettrais à mon compte et que j’évoluerais dans le monde de la coiffure. J’ai commencé classiquement avec un CAP, en apprenant dans un salon de village… Puis à 19 ans, j’ai dit stop. Mes parents étaient partis en vacances ; j’ai fait mon sac et suis partie à Lyon. Je rêvais d’autre chose. Là- bas, j’ai changé de salon tous les six mois. J’ai tout fait : du salon populaire à celui le plus chic. Et je savais très bien ce que je ne voulais pas. Dès que ça n’allait pas, je partais ! Jusqu’au jour où on m’a rappelée à Bourg pour manager une équipe dans un salon Saint-Algue. J’ai foncé sans même savoir si j’allais y arriver.

À quel moment on sait que c’est le moment de se lancer ?

Pour ma part… en 2006 ! Une opportunité, le bon timing et mon désir d’entreprendre depuis longtemps réunis ont permis la création d’un concept de trois commerces dans une grande ferme à Viriat : mon salon de coiffure, avec à côté une fleuriste et une esthéticienne.

La recette de ta réussite ?

J’ai été très bien entourée. Il y a aussi des facteurs extérieurs que l’on ne maîtrise pas, mais l’on peut s’enrichir de ces expériences difficiles. Il faut être capable de voir le positif dans les moments qui le sont moins. J’ai découvert également l’importance de savoir se vendre : auprès de sa banque, de ses fournisseurs, de ses clients…

Stratégie, objectifs sont des termes qui te parlent, ou tu es plutôt team je vais là où le vent me porte ?

Je me laisse guider, mais j’ai toujours un objectif très clair. Et puis comme ça ça a l’air idyllique, mais la stratégie n°1 est de se donner les moyens d’atteindre ses objectifs. Pour ça, il faut beaucoup travailler.

Qu’est-ce que tu réponds à l’entrepreneur qui te dit « Je veux être à mon compte pour être enfin libre et gérer mon temps comme je veux » ?

Il ne faut pas croire que ce sera aussi simple ! Il y a beaucoup d’inconvénients, c’est une fausse liberté. Inconvénients et avantages ne s’équilibrent pas en étant à son compte. Pendant le Covid par exemple, j’ai cru que j’allais perdre ce que j’avais mis 15 ans à construire. On peut aussi essayer de se lancer en travaillant moins, en fonction du mode de vie souhaité. Dans ce cas, il faudra se contenter de peu sur le plan financier et espérer que les clients ne boudent pas une entreprise peu disponible.

Après 17 ans, tu décides de vendre ton bébé. Tu nous en parles ?

C’est une situation peu commode, il faut le dire. J’ai laissé derrière moi un commerce qui marchait très bien, une situation confortable… Mais j’ai fait ce que j’avais à faire. J’ai besoin de nouveaux défis ! Et je ne suis pas partie comme ça : j’ai laissé mon commerce à mon employée que j’ai formée pendant 8 ans. C’était la condition pour partir.

Maintenant, tu ouvres le tome 2 de ton parcours entrepreneurial ?

C’est ça ! Je veux aller vers la formation. Transmettre à mon tour.

Qu’est-ce que tu dis à la Hélène de 2006 ?

Reste comme tu es. Tu ne plairas pas à tout le monde, tout le monde ne te plaira pas… mais ce n’est pas grave.

3 questions à Hélène :

Tes qualités ?

Persévérance, dialogue, bienveillance

Tes défauts ?

Exigence, manque de reconnaissance financière, incapacité à dire non

Chiche ou pois chiche ?

Chiche !

... Alors partage avec nous une anecdote qu’une coiffeuse ne peut révéler qu’une fois qu’elle ne l’est plus !

Je suis manager, à l’époque. Mon équipe est là tout autour de moi. Un client s’installe au bac. Je lui fais son shampoing et lui dis : « C’est tout debout aujourd’hui ! » Il soulève son peignoir et dit « Ah non, pas encore… » face à toute mon équipe.

06 26 49 97 10, hconvert@sfr.fr