Posté le 24 octobre 2020 par La Rédaction

Husnu Erdogan a toujours voulu boxer et se battre. Se battre pour se relever, se battre pour avancer, et ce, malgré les réticences de ses parents. « Ils n’ont jamais voulu m’inscrire dans un club de boxe. Alors j’ai pratiqué le karaté pendant trois ans. Je n’étais pas motivé à partir m’entraîner et je séchais les cours, se souvient-il. Je rêvais de Mike Tyson ou encore de Mohamed Ali…». Mais à 23 ans, il pousse enfin la porte d’une salle de boxe à Bourg, et enfile les gants. Kader Grici, coach à l’époque, le forme, le conseille et le guide. « Je me suis senti à ma place, c’était quelque chose d’inné », constate Husnu. Le jeune homme ponctuel, sérieux et motivé puise dans ses limites et s’obstine. C’est dans ce cadre qu’une nouvelle porte s’ouvre à lui en 2007, celle d’entraîner.

Boxeur, technicien et travailleur

Kader Grici est convaincu, Husnu avait toutes les qualités pour devenir un très bon technicien. « L’entraîneur m’a dit: tu ne seras pas peut-être pas un très bon boxeur, mais tu seras un très bon coach ! », dit-il, le sourire aux lèvres. « J’arrivais à sentir les choses, à reconnaître les futurs boxeurs. Je leur donnais l’envie de se surpasser ». Le Burgien est même devenu par la suite, vice-président du club de boxe française à Bourg et entraîneur en boxe anglaise. A son départ, en 2012, Husnu Erdogan a ouvert un club basé essentiellement sur la pratique du noble art, Les Boxeurs Burgiens. Aujourd’hui, plus de 350 adhérents ont enfilé les gants. La structure est même devenue l’une des meilleures de France. Le coach intervient notamment en maison carcérale, dans les Centres de Loisirs, les écoles ou encore dans les établissements spécialisés (ITEP/ IME).

« La boxe, c’est accepter de se confronter avec soi-même. »

Husnu Erdogan

Ce que l’instructeur fédéral souhaite surtout, c’est développer un état d’esprit et des valeurs au-delà de la pratique sportive. « Chaque licencié vient toujours boxer pour une raison. La boxe c’est l’école de la vie. raconte le manager. Je me sers de cela pour aider les jeunes quelles que soient leurs difficultés ». C’était le cas du jeune boxeur Wissam El Fakir. « Son père ne savait plus quoi faire de lui, alors je l’ai pris en main. Il a terminé champion régional Auvergne Rhône Alpes. Le combat était très dur. Lorsqu’il s’est mis à pleurer, il m’a remercié ». Depuis, plusieurs boxeurs ont participé aux championnats de France. Husnu Erdogan continue en tout cas d’avancer, de progresser, d’esquiver et de se battre, malgré les coups.

husnu erdogan boxe

En quoi consiste une séance de boxe anglaise ?

L’entraînement débute par 30 minutes de corde à sauter. Il faut être en sautillement permanent sur place, à pied joint ou un pied après l’autre pendant quelques minutes. Husnu Erdogan, le coach, laisse très peu de temps de récupération, 30 secondes et ça repart ! La préparation physique est indispensable avant d’enfiler les gants.
Puis viennent alors les exercices de coups de poing dans le vide. On vise une cible pour ne plus la lâcher. Ne baissez jamais la garde et regardez toujours devant vous. Le rythme est très élevé. Les jambes vous guident…
Ensuite, place aux bandages et aux gants pour travailler l’aspect technique. Par deux, nous devions poursuivre notre progression par des mouvements de frappe, main droite, main gauche, des montées de genoux ou des esquives. La lenteur des gestes permet de faire attention à sa garde et à son jeu de jambes.
Au terme de la séance, quelques minutes sont consacrées aux étirements et à la relaxation. C’est ici qu’on se vide et qu’on se relâche. En plus de mieux vous connaître, vous dépenserez des calories, améliorez votre capacité respiratoire, tonifierez votre corps, travaillerez votre force et surtout, développerez un mental d’acier.