Posté le 24 août 2020 par La Rédaction

ll y a 30 ans, Bourg-en-Bresse remporte le célèbre jeu télévisé face à Pontivy.

Nous sommes le 10 août 1990 au centre hippique des Vennes à Bourg. C’est là que l’une des plus anciennes et des plus emblématiques émissions de la télévision française (1962) a posé ses caméras pour la finale de la saison d’Intervilles. L’adversaire des Bressans pour le titre, c’est Pontivy. Pour les Morbihannais, c’est la deuxième participation en deux ans : en 1989, la cité napoléonienne l’avait emporté face à Palavas-les-Flots. « Les Pontivyens veulent l’emporter une seconde fois : le budget pour l’inscription à l’émission culte coûte 700 000 francs (soit 165 027,19€ en 2020) », relate le journal de Pontivy.

intervilles bourg en bresse
L’animateur Guy Lux avec le maire de Bourg de l’époque Paul Morin (décédé cet été).

5 millions de téléspectateurs

La ville du Morbihan est déterminée. Le jour-J, vendredi 10 août 1990, plus de 5 000 spectateurs assistent à la rencontre au centre-ville de Pontivy : les places coûtaient entre 20 et 50 francs (soit entre 4,72 et 11,79€). À Bourg, ils sont entre 7 et 8 000 spectateurs à prendre place dans les gradins, chauffés à blanc par les animateurs du jeu, Guy Lux et Simone Garnier. Alors qu’à Pontivy, c’est Léon Zitrone et Claude Savarit qui officient. Derrière leur écran, ils sont 5 millions de téléspectateurs sur TF1 à attendre le nom de la ville championne ! Les intitulés des jeux font sourire, rapporte le journal de Pontivy. Chaque ville en propose trois. Pontivy avait organisé la finale du championnat du monde de poulets, les saumons sont de retour et le banc d’essai. De son côté, Bourg propose le corbeau et le renard, la grande cuisine et les grenouilles de Bourg. Sans oublier, le mur des champions, le jeu des téléspectateurs, le fil rouge et le jeu de questions en fin d’émission… Le premier tournant de cette finale, disputée nous dit-on dans « une ambiance sympathique », c’est le jeu des poulets, qui est perdu par Pontivy alors que la ville avait joué son joker. La partie est alors très serrée, avec un avantage pour Bourg de 13 à 9, avant le jeu des questions…

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Le jeu avec la vachette.

Des questions décisives

À tour de rôle, les “cerveaux” des deux camps se montrent habiles et le score avant la dernière question est de 16 à 15 en faveur de Bourg. « En cette minute de vérité, l’heure était aux conciliabules. Le maire de Bourg, Paul Morin, consultait son premier adjoint, le coproducteur de l’émission et le président du conseil général. Trois points ou un point ? Telle est la question… », écrit le journal Voix de l’Ain. Paul Morin tranche en misant le minimum à savoir un point. Ainsi l’édile s’assurait au minimum le match nul si son équipe ne répond pas à la question. Mais l’équipe burgienne remporte ce dernier point et s’impose 17 à 15 dans une explosion de joie collective. Dans le journal de Pontivy on raille « le manque de panache des Bressans. Certains Pontivyens garderont longtemps la défaite en travers de la gorge. Lors de la dernière question pour Bourg, le score était de 16 à 15 en faveur des Bressans ; ne voulant pas prendre de risque, le maire choisit une question à un point, faisant monter quelques sifflets dans le public pontivyen… », peut-on lire. Mais tout cela est vite oublié, le journaliste morbihannais expliquant que le feu d’artifice tiré au-dessus du Blavet a fait oublier la défaite. « La délégation bressane présente à Pontivy a fêté tard dans la nuit sa victoire. Les athlètes des deux camps, les services techniques, les services de sécurité, les organisateurs de TF1 et Joseph Lecuyer, maire de Pontivy à l’époque, se sont retrouvés autour d’un repas à l’école Jules-Ferry, suivi d’un concert et d’une sortie collective en discothèque ! ». Dans le même temps à Bourg, la fête battait son plein et l’on envisageait déjà une candidature à la prochaine édition de 1991.

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Le mur des champions.