Posté le 5 mai 2022 par La Rédaction

Originaire de Certines, elle est un feu d’artifice, concentré de disciplines artistiques et diamant brut. Cette fin mars, elle disputait la demi-finale du Grand oral, à l’Université catholique de Lyon.

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Elle parle d’« écosystème ». C’est dire combien l’art fait son monde. Aujourd’hui et depuis toute petite. Car c’est en groupie que Laurine suit son père musicien jusque sur les scènes locales où, pendant l’entracte, elle conquiert son premier public. Là où d’autres fuiraient les regards, elle s’en nourrit. Au point, quelques années plus tard, de fouler la scène en tant que Miss Revermont 2014. Là encore, la reconnaissance. Mais au faste, Laurine préfère l’humilité de l’écrit. Elle manie le mot désuet, rare ou savant pour n’être plus jugée sur l’être, mais sur le savoir-faire. Des rédactions aux exercices de présentation, elle se veut partisane d’une expression concise. Faiseuse de sens par le silence, aussi. Elle est celle dont on retient le discours, pour le fond bien sûr, mais surtout pour la forme. Laurine écoute, regarde et s’inspire des TED talkers autant que des maîtres de l’éloquence comme Marc Bonnant ou Virgile Deslandre, son collègue et mentor. Elle mime, s’entraîne et gagne en assurance. Pour le plaisir, elle repasse devant l’objectif avec une série de photos très colorées tranchant avec le côté formel et sage de ses écrits. Elle choisit des lieux insolites et varie les tenues, tantôt très chic, tantôt plus insolites. Avec un fil conducteur : l’émotion. Émotion dont elle use au moment d’envoyer un CV vidéo à Trafalgar, Maison de portraits et d’écriture haute couture (Lyon). Une structure qui, comme elle, veut extraire et dire la quintessence des êtres par le mot. Le beau, le juste. Qui forme, aussi, à la force du discours. Bien sûr, la vidéo fait mouche et Laurine rejoint la structure en tant que responsable communication. Ce qui était jusque-là penchant devient certitude. Elle veut faire de l’art oratoire un art de vivre.

Oser se révéler

Portée, exhortée même par la confiance et l’expertise de son équipe, elle se met au défi de participer à un concours d’éloquence. Et pas des moindres : le Grand oral de l’UCLy. À l’aise devant l’auditoire et rompue à ce type de prestation, elle n’apprend ni ne récite son texte ; elle le vit et l’incarne, pleinement. Les sujets (« Il était une fois ma toute première fois », « Peut-on se vanter d’être humble » et « L’humour cache-t-il nécessairement une part de vérité ? ») s’enchaînent. L’embarrassent d’abord, puis l’inspirent. Entre chaque étape, six jours à peine pour bâtir un discours et conquérir le jury à nouveau. Laurine passe brillamment les épreuves, jusqu’en demi-finale. La tâche était ardue, le travail éreintant, eu égard notamment à la variété de ses missions et engagements. « Avoir envie de réaliser un rêve, c’est le talent ! Tout le restant, c’est de la sueur, de la transpiration et de la discipline ! » illustre-t-elle par Brel. Mais au sortir de l’aventure, la candidate savoure d’avoir fait vibrer l’amphithéâtre. Emporté le public et manié l’éloquence. La grandiloquence, même. Heureuse et fière d’officier auprès de professionnels qu’elle admire, Laurine sert la langue française dans ce
qu’elle a de plus noble. Révèle aussi, par ses travaux de création graphique et manuscrite, toute l’étendue de son potentiel artistique. Encore jeune mais déjà très affirmée, Laurine veut acquérir la connaissance technique et l’expérience de vie pour, un jour, comme Trafalgar avec elle, accompagner les personnes vers la maturité personnelle et professionnelle, et révéler les talents. Parcours à suivre.