Première naissance d’un Vautour Moine dans le centre de reproduction du Programme Barnabé

L’un de nos 3 couples de Vautours Moine avait pondu son premier œuf le 12 mars dernier. Afin de sécuriser son incubation, il avait depuis cette date été placé dans un incubateur dans la nurserie du Parc où il a éclos ce mardi 2 Mai !

Lundi un minuscule trou dans la coquille nous indiquait une naissance imminente mais aussi que l’oisillon était placé à l’envers dans l’œuf. Ce sont donc nos animaliers qui ont découpé patiemment la coquille pour permettre la naissance du Vautour. Depuis près de 50 ans, c’est la 12ème naissance de ce rapace nécrophage au Parc des Oiseaux. Cette espèce avait totalement disparu de France vers la fin du 19ième siècle. Notre nouveau-né s’inscrit dans le programme européen d’élevage (l’EEP) qui permet de gérer la population captive de cette espèce menacée dans son milieu naturel. Par le passé, deux individus nés au parc avaient déjà été réintroduits dans les Cévennes et un autre dans les Balkans (2019). Cet oiseau nommé Barnabé a d’ailleurs inspiré le nom du Programme de construction d’un Centre de reproduction d’espèces menacées dans la nature. 3 volières ont ainsi été construites en 2022 dans lesquelles sont actuellement hébergés 3 couples de Vautours Moines. Il s’agit donc de la première naissance du Programme Barnabé !

Le programme de réintroduction et de conservation du Vautour Moine a été mis en place dans les années 90 afin de mettre en commun les compétences des grands Zoo européens et de coordonner la gestion de la population captive (reproduction d’animaux, formation de couples et gestion génétique afin d’éviter la consanguinité). L’EEP gère aujourd’hui 42 couples en âge de se reproduire de Vautours Moines dans les Parcs européens et asiatiques, le but final étant outre la sauvegarde de l’espèce la réintroduction dans la nature. Arrivés au Parc des OISEAUX en 2012, les parents naturels du petit Vautour Moine sont encore jeunes (15 ans) et inexpérimenté. La mère est née Novossibirsk en Russie et le père à Mulhouse. Si nous avions préféré maintenir l’œuf en couveuse jusqu’à l’éclosion, l’oisillon a été replacé sous les parents 24 heures après sa naissance afin qu’il soit élevé de façon naturelle. D’ici quelques semaines, le coordinateur du Programme Européen décidera de la destinée du nouveau-né : soit il sera relâché dans la nature soit il intégrera la population captive pour contribuer à la pérennisation du réservoir génétique de cette espèce.