Posté le 9 juin 2021 par La Rédaction

Ce mois de juin 2021 marquera le dernier de l’entraîneur Savo Vucevic à la tête de la JL Bourg. Quel que soit le dénouement de cette saison, il a permis à l’équipe bressane de prendre une nouvelle dimension.

Il y eut Pierre Murtin, le bâtisseur des années 90. Il y eut Alain Thinet, l’homme de la découverte de la Pro A. Il y eut Frédéric Sarre, aux résultats jusqu’alors inégalés dans l’élite. Et il y aura désormais Savo Vucevic, l’entraîneur qui a placé la JL Bourg sur la carte du basket européen. « Il a accompli quelque chose de très beau avec Bourg », applaudit son neveu, Nikola Vucevic, nouvelle star des Chicago Bulls (NBA). « Je pense que c’était un petit club qu’il a su amener à un niveau très respectable, en proposant du bon basket. C’est une belle histoire. » Arrivé dans l’Ain en 2016, alors que la JL sortait d’une saison morose en Pro B, Savo Vucevic a conduit le club vers le meilleur cycle de son histoire, de la deuxième division nationale jusqu’au Top 16 de l’EuroCup. « Je suis tellement content d’avoir travaillé ici pendant cinq ans et d’avoir réussi quelque chose d’historique. Mais un homme ne peut pas gagner tout seul. J’ai eu la chance d’être entouré et suivi par des gens extraordinaires ». La recette, outre l’alchimie des hommes ? Sur le terrain, une philosophie basée sur le partage du ballon et la quête d’un jeu attractif, résolument tourné vers l’attaque. « Tant qu’on marque deux points de plus que l’adversaire… », se plait-il à répéter.

« Je n’ai jamais eu un entraîneur comme lui »

Et en dehors du parquet, sa faculté à tisser de vraies relations de confiance avec ses joueurs majeurs. De quoi inciter certains leaders à prolonger leur séjour en Bresse, facilitant ainsi l’obtention de bons résultats. Zack Wright, Garrett Sim, Danilo Andjusic, Maxime Courby ou Youssou Ndoye en sont autant de preuves, mais le plus bel exemple est sûrement Zachery Peacock, qui, sans la présence de coach Savo à Bourg, serait peut-être parti courir le cachet ailleurs depuis longtemps. « Ils ont tissé une complicité exceptionnelle », dit le président Desbottes. « Beaucoup de joueurs disent que leur coach actuel est l’un des meilleurs qu’ils aient jamais eu mais là, croyez-moi, c’est le cas », expliquait ainsi Zack Peacock au site BeBasket en 2017/18. « Je n’ai jamais eu un entraîneur comme lui, qui se soucie de ce que tu penses, qui fait attention à toi. Il m’aide à rester à haut niveau en pensant plus à mon état physique que je ne le fais moi-même. C’est génial de jouer pour lui. Je peux l’avouer : j’aime Savo ! » Mais puisque personne n’est inamovible ni irremplaçable, la JL Bourg souhaitait entamer un nouveau chapitre et, à 64 ans, Savo Vucevic n’a plus l’énergie de se réengager sur le long terme. Marqué par une saison éprouvante entre le coronavirus (déjà plus de 70 tests PCR effectués !), les salles vides, les longs déplacements à travers le continent et les aléas sportifs, le Monténégrin s’interroge sur la suite à donner à sa carrière. « J’ai besoin de m’oxygéner un peu mais il n’y a rien de défini », souffle-t-il. Retraite ou pas, le mystère demeure entier mais quoiqu’il en soit, le mari de la championne olympique Ljiljana Mugosa-Vucevic (en 1984 avec l’équipe yougoslave de handball) restera comme celui qui aura fait basculer la JL Bourg dans le grand monde. Et comme l’artisan des meilleurs résultats historiques du club, en attendant qu’un autre coach vienne faire mieux (dès Laurent Legname, le prochain ?). « Savo a toujours véhiculé une image extrêmement positive de la JL », loue le président Desbottes. « De par sa culture, son éducation, ses valeurs et ses principes, c’est quelqu’un qui va terriblement me manquer. » 

savo vucevic
Photo d’archive – ©PHOTYS – ARIDSON SILVA

« Je préfère toujours parler des joueurs plutôt que de moi. On est un bon coach quand on a des bons gars. Mon plus grand plaisir c’est de voir mes joueurs progresser et jouer un beau basket ».

Savo Vucevic