Posté le 29 mars 2021 par La Rédaction

Les Mondiaux féminins de pêche à la mouche se dérouleront du 5 au 11 juillet sur le territoire Norvégien. Julie Quillard, Pauline Pécora et Anouck Mattoni, du club GPS Bourg-en-Bresse Revermont, ont été sélectionnées au sein de l’équipe de France, après avoir remporté plusieurs manches à Briançon (Hautes-Alpes) et Méribel (Savoie).

Anouck Mattoni est l’une des premières femmes à avoir intégré le club de pêche à la mouche du GPS Bourg/Revermont. Pêcheuse à la mouche depuis une douzaine d’années et habitante du Val-Revermont, l’Aindinoise est rapidement tombée sous le charme de ce sport nature mêlant précision, relaxation et audace. Elle pratiquait déjà la pêche aux côtés de son mari, mais également dans sa jeunesse sur les genoux de son père. « J’ai voulu progresser en intégrant le club de l’Ain et en faisant des compétitions ». À ses débuts, Anouck est très bien accueillie au sein du club malgré les préjugés et les stéréotypes. En France, il n’existe pas de championnat féminin, mais seulement des compétitions mixtes. Elle s’est toujours montrée indifférente face aux critiques et aux idées reçues.

anouck 1

« Certaines personnes pensent que la pêche à la mouche n’est pas un sport très physique alors que bien au contraire, lorsque l’on doit s’aventurer aux bords des rivières ou des lacs, c’est très sport ! ». Dix manches de quarante minutes en une journée pour ces qualifications, le but étant de capturer le plus de poissons possible par manche, leur taille étant également prise en compte avant leur remise à l’eau. Chaque poisson étant précautionneusement relâché vivant. La pression est omniprésente pour ne pas prendre de pénalités. « Lorsque l’on n’arrive pas à localiser un poisson ou qu’on le décroche avant la mise à l’épuisette, on peut être déstabilisé par les conditions extérieures. L’objectif est de savoir rester concentré pour prendre le dessus et progresser. » « C’est une grande fierté de participer à une compétition internationale. Cela nous permettra de faire connaître un peu mieux ce sport et de partager cette passion au plus grand nombre. J’espère que l’on terminera sur le podium avec une médaille et la récompense de toutes ces années de travail. »

anouck 2
Anouck Mattoni « La pêche à la mouche permet d’oublier tout le reste ».

Julie Quillard, tout juste âgée de 18 ans, est la benjamine de l’équipe de France. La jeune femme a suivi les traces de son père, qui montait ses propres mouches tout près de la rivière d’Ain. Julie s’avère d’ailleurs aussi habile dans la fabrication des mouches, qui servent d’appât, avec des plumes et d’autres matières. À 14 ans, elle s’inscrit en club et rencontre Anouck Mattoni. « Mes amis suivent mon parcours et me soutiennent. Ils m’accompagnent à la pêche car ils adorent ce sport, mais pas au même point que moi. », assure la sociétaire pondinoise du groupement des pêcheurs sportifs Bresse-Revermont. Et c’est auprès de pêcheurs expérimentés que Julie apprend les nouvelles techniques de base et en analysant les cours d’eau.

julie 2

Mais ce qu’elle adore par-dessus tout, c’est la biodiversité qu’elle retrouve en pêchant. « La pêche à la mouche est un sport ressourçant et apaisant. J’ai un contact avec la nature et ça me change les idées ». Et des idées, la jeune Pondinoise n’en manque pas. Actuellement en BTS gestion et protection de la nature en alternance au sein de la Fédération de pêche départementale de Savoie. « Je suis heureuse d’être sélectionnée pour ces Mondiaux ! Même si la compétition et les manches seront rudes, on s’entraîne pour réussir et on va tout donner. » Julie apportera surtout une certaine fraîcheur. Elle rêve de remporter un titre par équipe et individuel.

julie 1
Julie Quillard « La pêche à la mouche requiert de l’investissement personnel ».

C’est à l’adolescence que Pauline Pecora découvre la pêche à la mouche avec des amis. Elle regarde également le film Au milieu coule une rivière réalisé en 1992 par Robert Redford, avec Brad Pitt. Une œuvre qui lui confirme l’attrait pour ce sport et la passion qu’elle lui procure. Lors de sa majorité, elle franchit alors le pas en s’inscrivant en club et peu de temps après, en compétition. « La pêche à la mouche est un sport que je trouve splendide au niveau du geste, car il est assez féminin et élégant. Il me semblait un peu inaccessible. C’était le Graal de la pêche. Je n’osais pas forcément me lancer, et puis à force de rencontrer certaines personnes au bord de l’eau, j’ai tenté. La technique est très particulière car elle ne demande pas beaucoup de force, mais de la minutie », assure la Haute-Savoyarde qui adore se retrouver seule en nature pour profiter pleinement de ses moments d’évasion à elle, pour elle, loin des réseaux sociaux. Un moment simplement pour se déconnecter. « La pêche à la mouche s’apprend. Ce n’est pas inné et il ne faut pas se décourager à la moindre difficulté car ça ne vient pas comme ça en claquant des doigts. Essayer est le seul moyen de se faire une idée et il faut persévérer tout en restant patient. »

pauline 3

Pauline a obtenu son précieux sésame, pour participer au championnat du monde de pêche à la mouche. Elle qui avait pourtant mis la compétition entre parenthèses pendant six ans pour s’occuper de ses enfants. « Il était compliqué de rester concentré sur la pêche car elle demande du temps, de l’énergie et surtout des moyens financiers importants. Puis, j’ai repensé à mon rêve de toujours, j’ai travaillé sur un laps de temps assez court et c’est avec joie et bonheur qu’il s’est réalisé ». Remise en question et concentration, Pauline Pecora a su saisir la mouche au bon moment. « L’équipe communique régulièrement. On échange avec les filles sur nos performances, le montage des mouches et la technique. On a toujours à apprendre. Je souhaite que la sélection puisse perdurer dans le temps tout en gardant cette cohésion ainsi que cette entente ». Pauline a d’ailleurs initié son mari à ce sport si singulier et espère que d’autres personnes, notamment les femmes, suivront, en faisant une grande entrée en matière avec ses coéquipières lors de ces Mondiaux en juillet prochain.

pauline 2
Pauline Pecora « La pêche à la mouche est un sport élégant et féminin au niveau du geste ».

Contact et partenariat : gpsbresserevermont@gmail.com