Posté le 30 septembre 2020 par Ghislain Gros

Michel Fontaine, nouveau président de la société de gestion d’Ainterexpo (SOGEPEA), et son directeur Laurent Canu, prennent la suite de Guillaume Lacroix et d’Emmanuel Visentin. Ils se donnent 3 ans pour mener à bien leurs projets et ouvrent leurs mandats avec le Salon de l’Habitat du 2 au 5 octobre.

Comment s’est formé ce nouveau duo ?

Michel Fontaine Je viens d’être nommé président (21 septembre). Laurent Canu a lui été embauché, il y a 8 mois, suite au départ d’Emmanuel Visentin. Je pense qu’Ainterexpo mérite un directeur à temps plein. Notre choix s’est porté sur Laurent car il possède l’expérience de la gestion de ce type de structure et surtout va nous permettre d’être plus présents sur la partie commerciale. Nous avons un bel outil mais nous ne savons pas toujours très bien le vendre à l’extérieur. J’ajoute que nous avons également créé un poste de vice-président qui sera occupé par Françoise Courtine (élue en charge du commerce et de l’artisanat).

Vous aviez le profil idéal pour diriger Ainterexpo ?

Laurent Canu A priori, j’ai été retenu à l’unanimité. J’ai effectivement dirigé le Centre de Congrès d’Angers géré et j’ai été directeur du Développement et exploitation à Tours. J’ai à la fois un profil de gestionnaire mais également de développeur. Pour faire fonctionner Ainterexpo, vous devez être en capacité de proposer des événements tout en gérant l’équipement au mieux de ses possibilités.

Quels objectifs vous êtes-vous fixés ?

M.F. Nous voulons repositionner Ainterexpo au service du territoire pour son développement économique et son rayonnement, mais aussi sa capacité à organiser ou accueillir des événements pouvant générer des retombées économiques. L’objectif financier, c’est au minimum d’équilibrer. Nous nous donnons trois ans pour y parvenir.

L.C. Ainterexpo, c’est une équipe d’une vingtaine de personnes pour un chiffre d’affaires d’environ 2 millions d’euros. Ce qui représente suivant les ratios entre 6 et 10 millions de retombées pour le territoire (hébergement, restauration…). Ainterexpo possède de nombreux atouts (bien desservi, une structure rénovée, des halls bien dimensionnés et indépendants, une salle sport/spectacle, des parkings) mais son principal handicap est d’être méconnu des organisateurs professionnels à l’extérieur.

La Foire de Bourg reverra-t-elle le jour ?

M.F. Non, la Foire telle que nous l’avons connue, c’est fini. Cela ne correspond plus aux attentes des gens.

Quels événements pouvez-vous créer ?

L.C. Nous avons travaillé sur 4 à 6 nouveaux événements. Deux projets sont plus avancés et nous allons les présenter au conseil d’administration. Notre volonté est de fédérer autour d’un événement différents acteurs. Par exemple nous voulons lancer en juin Rétro folies sur le thème des années 1950. Autour de ce projet nous aimerions mobiliser l’association Blue Monday organisatrice d’un festival à Attignat, deux clubs de danse, des collectionneurs de véhicules anciens, l’association « Une Pin-up dans le Rétro » ou encore celle des pompiers. Cela donnera des concerts, la possibilité d’apprendre à danser, un bal des pompiers version année 50, des pin-ups… un moment convivial et festif.

Et pour les jeunes ?

L.C. Nous envisageons la création d’un festival en octobre sur 2 jours autour des comics, manga, pop culture et geek. On trouvera aussi du gaming (jeux vidéo, réalité virtuelle…) des youtubeurs et des concours Cosplay.

D’autres idées ?

M.F. Oui, mais nous n’avons pas assez avancé pour en parler. Nous souhaitons innover. Mais certaines thématiques plus classiques autour du jardin, des espaces extérieurs, du bricolage… pourraient voir le jour des mars/avril 2022.

laurent canu michel fontaine ainterexpo
Laurent Canu à gauche et Michel Fontaine à droite.

« Nous voudrions lancer en juin Rétro folies sur le thème des années 1950.»

Que répondez-vous à ceux qui trouvent qu’il n’y a pas assez de spectacles ?

L.C. Aujourd’hui les artistes ne font plus 200 dates par an. Mais nous avons quand même eu M ou Polnareff. La période des spectacles c’est de septembre à avril. Sincèrement je pense que nous avons une belle programmation.

Certains trouvent que la location d’Ainterexpo est trop chère ?

L.C. Je ne l’ai pas encore entendu. Je peux vous certifier que Bourg est très compétitif. Si vous organisez un salon, vous paierez plus cher à Angers ou dans une ville concurrente (le hall A nu 3 654€ HT, le Karré 2 900€ HT). Il faut comparer ce qui est comparable. Nous ne serons jamais compétitifs sur la location de petites salles car nous avons plus de contraintes qu’une salle des fêtes ou la réception d’un hôtel. Mais nous ne sommes pas là pour accaparer tout le marché

Dans quelles conditions ouvrez-vous le salon de l’habitat ?

L.C. Nous avons anticipé en collaboration avec la préfecture pour établir un cadre sanitaire afin que nos visiteurs viennent dans de bonnes conditions (comptage, fléchage, gel). Nous sommes bien en dessous des normes des moins de 5 000 personnes en même temps. Pour le Salon Habitat, il y aura 1 500/2 000 visiteurs à l’instant T donc pas plus que dans un grand centre commercial.

Ressentez-vous la pression des actionnaires ?

M.F. Je la ressens. Nous avons une obligation de résultat vis-à-vis des actionnaires. La situation de l’année 2020 sera difficile même si nous avons pris toutes les mesures possibles (chômage partiel…) pour minimiser nos pertes.

Comment saurez-vous si vous avez réussi ?

M.F. Comme toute société, si nous sommes en capacité de dégager une légère rentabilité, si nous jouons un rôle important pour l’animation du territoire et si nous donnons satisfaction à nos “clients” et du plaisir à nos visiteurs !