Les barres des transports en commun, la hantise de tous les usagers. Des centaines de mains s’agrippant au même bout de métal du matin au soir, sept jours sur sept. C’est sur ces barres que le virus de la gastro-entérite peut survivre 60 jours. C’est aussi sur ces barres que des traces de la peste noire ont été découvertes à New York. Rajoutez à ces angoisses celles exacerbées par la crise sanitaire, et montez dans un bus, un métro ou un tramway va devenir votre pire cauchemar. Face à ça, une entreprise de la Plastics Vallée, a mis au point une poignée amovible pour s’accrocher à ces barres sans risquer d’attraper une maladie. Son nom ? SAFE. Un acronyme signifiant Stay Away From Epidemic, “restez loin de l’épidémie” en Français. C’est l’entreprise CMPR, basée à Groissiat, qui l’a mise au point avec l’aide du bureau d’études CMBF. « L’idée est née au téléphone. Nous évoquions les problèmes engendrés par l’épidémie de coronavirus, et on a trouvé la situation aberrante. Au déconfinement, dans les villes, tous les gens allaient se tenir aux barres des transports en commun qui sont affreusement sales et transmetteuses de maladies. »
Un tour de France des transports en commun
Commencé le 15 avril dernier, le projet a vu le jour six semaines plus tard. Pendant ce temps, Thierry Bailly, président de LCV, et Bertrand Fayard ont sillonné les transports en commun français pour… mesurer les barres de métro. « D’habitude, on travaille sur des pièces au centième de millimètre près. Là, les barres d’Oyonnax en font 25, et celles du réseau parisien peuvent aller jusqu’à 40 millimètres. Ce n’est pas grand-chose dit comme ça, mais dans notre domaine, c’est énorme », détaille Bertrand Fayard. Résultat, après avoir créé une quarantaine de prototypes, la poignée est adaptable à 95 % du réseau de transport en commun français. Lavable au lave-vaisselle et résistante au gel hydroalcoolique, la poignée est 100 % française, de son élaboration à sa production. Cette poignée amovible est vendue au prix de 12,95€. Sur chaque vente réalisée, quarante centimes sont reversés à la fondation des Hôpitaux de France.
