Posté le 1 décembre 2022 par La Rédaction

Valérie Blanc va concourir pour la première fois aux Glorieuses de Bresse.

Sur la longue route de Nanciat à Saint-Nizier-le-Bouchoux, il y a Corinne et Gérard Blanc, les parents, Valentin, le fils, et désormais Valérie, la fille. À cette liste s’ajoutera bientôt Willy, le second fils du couple, qui va reprendre une ferme à Varennes-Saint-Sauveur (71). Dans ce coin paisible de Haute-Bresse, toute la famille élève de la volaille fine. Le nom et le visage de la cadette s’afficheront pour la première fois sur les concours des Glorieuses
de Bresse, en décembre, où elle concourra dans la catégorie Espoirs. « J’aimerais gagner le vase de Sèvres d’ici deux, voire trois ans, ce serait une reconnaissance, avoue timidement Valérie Blanc, 24 ans. Ça fait envie, surtout quand on voit la salle des trophées chez Max (Cormarèche). »
« Elle est rapide, sait travailler, comme la femme de Max, ajoute fièrement Gérard, un ancien mécanicien agricole devenu éleveur en 1992. Là-bas, ils lui ont tout appris, et ma fille a retenu. » La première rencontre entre la jeune femme et l’agriculteur de Curtafond aux 12 vases de Sèvres remonte à une soirée de mariage, à l’été 2017. « J’ai commencé chez lui au mois de décembre suivant. La préparation, le nettoyage, le roulage de la volaille fine… Il m’a tout fait voir, apprécie Valérie Blanc. Après cette première saison, Max m’a demandé de venir l’aider tous les ans, m’a emmenée sur les concours, et m’a donné envie de faire ce métier. »

« Si l’on veut apprendre dans ce milieu, il faut être aux côtés de Max ou Jean-Michel (Sibelle), résume sans détour son papa. Moi, je travaillais tout manuellement, et faisais jusqu’à 30 000 volailles à en crever. Il faut en faire moins, et gagner plus d’argent. »

Après avoir grandi sur l’exploitation de ses parents, Valérie obtient d’abord son CAP Pâtisserie. Puisque « ça ne l’intéressait pas plus que cela », elle suit un Bac professionnel Conduite et gestion de l’exploitation agricole (CGEA) au lycée des Sardières à Bourg-en-Bresse. « J’ai fait mon apprentissage à la ferme Le Devant à La Chapelle-Naude (71), où j’ai fait de l’abattage, de l’élevage, de l’emballage, et appris à rouler mes premiers chapons et poulardes, retrace la Bressane. Comme j’étais en spécialité bovine, j’ai effectué un stage de six mois chez Bruno Malin, à Saint-Trivier-de-Courtes. » Son diplôme en poche, elle revient dans le berceau familial en 2017, où elle aide dans un premier temps son frère.

C’est en 2022 que Valérie se lance à son

tour dans l’aventure. Elle reprend 24 ha de terrains à Bernard Malin, 4 ha de bâtiments à Jean-Paul Delay, tous deux partis à la retraite, et profite d’un don de 5 ha de son papa. « Les deux hommes travaillaient à l’ancienne, avec du petit matériel, et faisaient un peu de cultures, observe Gérard Blanc. Il y a beaucoup de buissons, c’est super pour la volaille de Bresse. » Une fois les travaux nécessaires terminés, sa fille élèvera 4 000 poulets, 900 chapons, 1000 poulardes et 700 dindes de Bresse. Son mentor Max Cormarèche lui a même promis de lui transmettre sa clientèle après 2024, lorsqu’il partira à la retraite. Sa protégée lui achète déjà des cages d’épinettes et du petit matériel. « L’objectif est de faire le double de chapons et de poulardes, avance la néocheffe d’entreprise. J’ai aussi le projet de monter un abattoir, et de réaliser de la vente directe, avec un magasin. »

L’agricultrice a même établi des devis pour acheter un camion et faire les marchés en Haute-Savoie, en Savoie, et dans le Pays de Gex. En 2025, lorsque son papa partira à la retraite, il transmettra à son tour son matériel et sa production annuelle de céréales, estimée entre 200 et 250 tonnes, permettant à l’exploitation d’être autonome.