Posté le 7 mai 2021 par La Rédaction

Connaissez-vous l’acronyme GOAT ? Cela signifie « The Greatest of All Time », soit le meilleur de tous les temps. Pour la JL Bourg, il nue fait aucun doute qu’il s’agit de Zachery Peacock.

« Un article sur ce que Zack Peacock représente pour nous ? Mais il faut être prudent, son départ n’est pas encore acquis », s’étranglerait presque le président Julien Desbottes, sourire aux lèvres, avant d’admettre qu’une prolongation « n’est pas la probabilité la plus forte ». Une septième saison dans l’Ain, en 2021/22, serait effectivement une véritable surprise, compte-tenu du nouveau cycle qui s’annonce à la JL Bourg, incarné par l’arrivée de Laurent Legname sur le banc de touche, en lieu et place de Savo Vucevic avec qui il avait tissé une complicité exceptionnelle.

Quel que soit son destin cet été, Zachery Peacock laissera une empreinte indélébile à Ékinox. « À mes yeux, il est forcément le meilleur joueur que notre club ait jamais eu », assène d’emblée Julien Desbottes. Un constat étayé par la carte de visite du Floridien, vainqueur de la Leaders Cup Pro B en 2016, champion de France Pro B en 2017, parallèlement élu meilleur joueur du championnat puis – accomplissement beau- coup plus impressionnant – de Pro A l’année suivante, une première historique pour un Burgien. Héroïque lors de la Leaders Cup en 2019, il passa à un panier d’offrir un premier trophée majeur à son club, défait 97-98 en finale par Strasbourg. Depuis, le double All-Star est rentré dans le rang, contraint par le poids des ans sur ses articulations vieillissantes (33 ans), plus obligé non plus d’être au centre du jeu au vu des nombreux joueurs de talent qui ont rejoint le giron bressan dernièrement. « Il vit plutôt bien l’équilibre des responsabilités mais c’est dur pour lui de voir que son corps répond moins qu’avant », raconte Julien Desbottes. « Cela dit, j’admire sa capacité à se mettre dans les pas de notre progression de club et à admettre de shooter moins, de marquer moins. »

« Le premier responsable de notre succès »

Car oui, arrivé à Bourg-en-Bresse en 2015, au lendemain d’une relégation en Pro B, Zack Peacock a contribué à hisser la JL de la deuxième division française jusqu’au Top 16 de l’EuroCup. « Il est le premier responsable de notre succès, avec Savo en n°1 bis », souligne son président. Un destin assez rare dans le basket professionnel, l’histoire d’une fidélité singulière pour un joueur étranger, courtisé lors de chaque marché des transferts mais qui a toujours choisi de renouveler son bail à la JL. « Il avait besoin de s’adosser à un projet important et de se sentir chez lui. Il sait que tout le club est avec lui, qu’on l’écoute, qu’on ne le juge pas. Il n’avait peut-être pas l’habitude. » Personnage assez taiseux, parfois difficile à cerner, l’ancien Boulonnais s’est progressivement ouvert au fil des années, acceptant par exemple le rôle de capitaine, qui ne lui semblait pas forcément adapté au premier abord. « C’est un personnage à part, qui a ses cicatrices, quelqu’un d’assez secret qu’il faut aller chercher. Mais on a partagé des moments incroyables avec lui, qui sont peut-être encore plus forts dans la mesure où on les a vécus avec quelqu’un qui n’a pas vocation à se livrer. Il gagne à être connu. » En attendant, Zachery Peacock a déjà gagné les cœurs des supporters de la JL Bourg qui, du temps où ils peuplaient les travées d’Ékinox, lui réservaient toujours la plus belle ovation. « Il faudra lui rendre un énorme hommage le moment venu », prévient le président Desbottes. Cela a déjà démarré en forme de clin d’œil avec la signature du bâtiment destiné aux jeunes du centre de formation, le « Z Square », mais les célébrations ne s’arrêteront pas là. « On sait parfaitement ce qu’on veut faire pour lui, on y travaille. Ça nous anime car on l’aime. » Ça a du bon d’être le GOAT…

Article : Alexandre Lacoste