Surnommé l’homme le plus fort, Benjamin Donin est le premier sportif à remporter deux titres de champion du monde de Strongman.
On ne dirait pas comme ça, mais derrière les muscles de Benjamin Donin se cache un cœur en or. Lorsqu’il débarque à la salle de CrossFit à Bourg, l’homme de 24 ans ne passe jamais inaperçu. Un parcours scolaire compliqué le pousse à travailler dès la classe de 5e. Après l’obtention de son CAP Paysagiste, il se passionne pour les épreuves de force, puis enchaîne
les jobs. Mais cet ancien rugbyman, devenu Strongman il y a deux ans, a un palmarès déjà impressionnant. Champion de France en 2021, 20e aux mondiaux la même année aux États-Unis, Benjamin s’est distingué cet été lors des championnats du monde à Denver dans la catégorie des moins de
80 kilos, avec un record de lever de poids à 152 kilos, avant de remporter ceux de Floride mi-novembre. Il est même devenu l’homme le plus fort du monde le 15 octobre à Bourg, après avoir soulevé 360 kilos à la force des bras. « J’ai une force en moi que je voulais utiliser depuis longtemps. » Le natif de Viriat a enchaîné plusieurs épreuves : lever de barres et de voitures, troncs d’arbres, camions, pneus, lancer de sacs de sable ou encore portage de boules de pierre… Vous l’avez compris, le Burgien repousse chaque fois les limites de son corps. Réaliser l’impossible.
Encore méconnue du grand public en métropole, la discipline demande de la patience, de la confiance, de l’abnégation, mais aussi des finances. Une compétition coûte environ 10 000 euros (billets d’avion, matériel et nourriture). C’est pourquoi Benjamin Donin est sponsorisé par des entreprises canadiennes et américaines, mais surtout entraîné par un coach anglais, qui programme environ huit semaines d’entraînement. « C’est un mélange de force et d’endurance. Je souhaite toujours réaliser l’impossible », affirme Benjamin. Et c’est dans son garage à Revonnas, qu’il s’entraîne chaque jour durant quatre heures. Objectif d’ici un an et demi : devenir le premier homme à soulever 400 kilos. « Petit, j’étais hyperactif, j’aimais bien me bagarrer et montrer que j’étais le plus fort, sourit-il. Ce qui est dingue, c’est que je n’ai pas besoin de forcer lorsque je porte un poids. J’ai eu un passage de ma vie où j’étais seul et je devais assumer de nombreuses choses. Aujourd’hui, j’arrive à gérer tout cela, car je découvre une partie de moi que je ne connaissais pas ».
