Posté le 2 mai 2024 par La Rédaction

« J’ai toujours sur moi un petit carnet pour prendre des notes. » Pour autant, pour celui qui n’aime pas son écriture, l’arrivée de l’ordinateur a été « salvatrice ! Je peux me relire et visualiser le texte comme sur la page d’un livre. » Jean-François Dupont, natif et citoyen d’Ambérieu-en-Bugey, a toujours eu en lui ce désir fort de l’écriture, mais, reconnaît-il, il en fut longtemps dissuadé à cause de Proust. « Comme paralysé un certain nombre d’années. » Le déclic est provoqué par Modiano avec son minimalisme. Un univers qui lui correspond. Cette époque d’après-guerre, un Paris flou, mystérieux… Beaucoup de lecteurs et critiques sentent, d’ailleurs, le style de Modiano chez Dupont. Mais il y a aussi l’autre grande découverte, celui que Jean-François place loin au-dessus du prix Nobel de littérature 2014, à savoir Georges Simenon. Une précision s’impose toutefois : nous évoquons ici ce que l’auteur belge nommait lui-même ses « romans durs ». Ceux où Maigret est absent. Ceux qui se passent notamment aux Antipodes, comme, 45° à l’ombre, Touristes de bananes, ou encore Quartier nègre. « L’ambiance, cet effacement, et aussi cette chasse aux adverbes et aux adjectifs, c’est ce à quoi j’aspire. Ne pas charger la phrase comme une péniche. » Le prof de français et de cinéma, qui a terminé sa carrière à Pont-d’Ain, continue ce qu’il a toujours fait : écrire. Son dernier roman, L’Echappée, est bien reçu par la presse régionale, mais aussi nationale. En témoigne un article conséquent dans le Monde des Livres. Il continue aussi de voyager en dehors des circuits formatés, en prenant son temps. Il vient d’ailleurs de passer trois semaines au Vietnam, apprécie beaucoup New York et l’Italie. « Tous ces lieux, que je fréquente en solitaire, m’imbibent, et remontent d’une manière ou d’une autre. » En ce moment, l’Ambarrois est à l’ouvrage… mais c’est secret.

En dédicace Samedi 25 mai de 15 h à 18h, Librairie Montbarbon, Bourg

Jean-François Dupont, L’Echappée