Posté le 6 mai 2021 par La Rédaction

Enfin j’essaie… Il paraît que c’est bien, j’en ai déjà entendu parler à la télé un jour ! Mais… on commence par quoi ?

DÉFINITION
Globalement, la permaculture est un véritable courant de pensée : soin de la nature et des humains, partage des ressources, construction naturelle et philosophie low-tech…
Au jardin, c’est un système de culture durable qui s’inspire de la nature et qui peut s’autosuffire des années durant !

102mgvilbourg 72 2

Les astuces

  • Astuce 1 : Pour mieux connaître votre potager, observez votre jardin pendant les dernières gelées : vous pourrez repérer plus facilement les zones plus chaudes, elles dé- gèleront en premier !
  • Astuce 2 : Si vous prévoyez d’installer votre premier potager l’année prochaine, dé- posez sur son futur emplacement une couche de 60 à 80 cm de foin cet automne. Une fois tassé, au printemps prochain, vous devriez avoir une couche tassée d’une vingtaine de centimètres de foin, et un sol bien nourri en dessous, prêt à planter – sans labourer !
  • Astuce 3 : Pour apprendre à faire la différence entre apports carbonés et azotés pour aggrader votre sol correctement, regar- dez la couleur :
    Les matières jaunes ou marron sont carbo- nées : paille, broyat de bois, feuilles mortes tombées…
    Les matières vertes sont azotées : tontes de pelouse, épluchures, tailles de haies…
102mgvilbourg 72 1

Première étape

Bien observer et bien connaître son potager. On estime même qu’il faudrait au moins un an d’observation pour bien connaître tous les coins et recoins de notre potager ! S’il existe déjà, repérez les endroitsbien ensoleillés et ceux plus à l’ombre, les espaces moins fertiles (il y en a toujours !), ou encore les emplacements les plus chauds, pour adapter votre action à l‘environnement existant. Si votre potager n’existe pas encore, choisissez bien son futur em- placement (ensoleillé, orienté vers le sud ou l’ouest, et pas trop près d’arbres qui pourraient lui faire de l’ombre !), et attendez l’année prochaine avant de vous lancer dans de gros aménagements !

Seconde étape

Principe de base de la permaculture, on commence par soigner son sol ! Dans la nature, la végétation fournit toute la matière nécessaire (matière organique, feuilles, branches, racines…) et les micro-organismes et la faune du sol contrôlent la fertilité. Pour résumer, plus le sol est riche en biodiversité, plus il est fertile. Au potager, on tente de lui fournir un maximum de bonnes choses, sans oublier que les meilleures matières organiques pour pailler sont celles dont on dispose facilement (paille, feuilles mortes, débris de taille…)

Quelles plantations ?

On choisit des plantations adaptées à notre sol, notre climat, et notre potager – et pas l’inverse ! Faire pousser des mangues ou des avocats dans votre jardin à Polliat, ça ne serait pas très durable… Une fois qu’on a choisi ce qu’on voulait planter, on réfléchit à son emplacement dans le potager ! Certaines cultures s’associent très bien (on met par exemple du basilic pas loin des tomates pour éloigner certains insectes et on sème de la capucine par-ci par-là, elles « engluent » les pucerons !), alors que d’autres ne se rendent pas service (pas d’ail près des choux ou de pommes de terre trop près des tomates !).

Dernière chose, on prend un petit temps de réflexion en amont pour prévoir la stratégie à appliquer pour désherber, pour travailler les légumes en verticalité (et pas qu’au sol !) et pour aggrader le sol plutôt que de le dégrader (aggrader en permaculture, c’est apporter plein de bonnes choses – le contraire de dégrader en somme !)

Permaculture – niveau avancé

Si vous êtes déjà à l’aise avec tout ça, vous pouvez envisager de passer au niveau suivant : la transformation de votre potager ! Plutôt que de vous parler des célèbres buttes de permaculture, souvent peu adaptées aux sols de notre région, parlons plutôt des planches de culture (et en plus, elles sont plus faciles à mettre en place !). Ce sont des zones de plantation d’environ 80cm de large, sur lesquelles on empile une couche de matière organique qui favorisera la biodiversité et le contrôle de l’humidité. Ne cherchez pas midi à 14 heures, et utilisez de la matière locale : foin, feuilles mortes, compost… Faites une couche d’une vingtaine de centimètres, que vous n’aurez pas besoin de recouvrir de terre : au moment des plantations, on écarte pour planter, et la nature fera son travail !

Le temps du paillage

Le paillage, c’est la petite touche finale : il vous permettra de conserver l’humidité, et donc de favoriser toute la biodiversité du sol qui fera du bien à vos plantations ! Vous pouvez pailler avec de la paille, du BRF (Bois Raméal Fragmenté), des feuilles mortes récupérées du jardin, voire du carton ! Vous pouvez également laisser sur le sol du jardin toutes les coupes et tailles de plantes, et y ajouter directement en vrac le compost de la cuisine – ça peut sembler un peu cracra, mais votre sol vous remerciera (pe- tite astuce : déposez du foin par-dessus !)
Pensez bien à laisser le paillage en place l’hiver prochain, votre sol sera bien plus fa- cile à travailler la saison suivante, et plus besoin de motoculteur !

Pour éviter les nuisibles

Attention tout de même, qui dit humidité conservée et vie du sol, dit aussi limaces bien au frais la journée et bien en forme la nuit pour venir grignoter vos plants… Pensez à établir une stratégie de défense : la meilleure à long terme étant l’enrichissement de la biodiversité aux alentours (c’est-à-dire planter du rab pour qu’elles grignotent ailleurs…). À court terme, vous pouvez tenter les coquilles d’œuf, la cendre, mettre vos plants sous cloche la nuit, ou carrément retirer les limaces à la main (oui je sais… beurk !). Et comme toute méthode de culture respectueuse de l’environnement, la permaculture se fait sans intrants chimiques… Il faut donc plutôt faire de la prévention pour éviter l’apparition de nuisibles, de maladies ou de champignons : pensez aux orties pour en faire du purin, vaporisez le feuillage des plantes sensibles avec un mélange eau/lait pour lutter contre l’oïdium, ou une solution de bicarbonate contre le mildiou !