Posté le 6 avril 2023 par La Rédaction

Comédien et médiateur culturel, le Burgien Chakib Boudiab va présenter son premier court-métrage le 6 mai, au Vox à Bourg.

Un amour inconditionnel pour le jeu dès l’âge de 12 ans, avant d’embrasser une carrière dans le milieu de l’art dramatique. Chakib Boudiab est originaire du Maroc. Il naît à Viriat, puis grandit à Attignat, avant de s’installer au quartier de la Reyssouze à Bourg avec sa mère. La première à l’avoir encouragé dans son envie de devenir comédien professionnel. C’est au collège Amiot que l’adolescent concrétise cette passion en classe de 5e, par le biais d’une autre mère, sa prof de français Anne Veyret. « C’est elle qui m’a fait découvrir le théâtre ; je l’en remercie ! »

Débuts avec Charlène Favier

Mais les accidents de parcours ne sont jamais bien loin. Après une troisième compliquée, le Burgien intègre par défaut une seconde électrotechnique à Carriat, puis une première et une terminale professionnelles Accueil-relation clients et usagers, au lycée professionnel Marcelle-Pardé. Objectif Bac, qu’il obtiendra finalement en candidat libre, après l’avoir loupé une première fois. Pour changer d’air, direction Londres, où le jeune homme travaille en tant que commis dans un restaurant gastronomique. Et déjà un signe, Mr. Bean mange à sa table. « Je me souviens d’un homme sérieux. Une situation inattendue ! », sourit Chakib. Lors de son retour en France, il devient bénévole au centre socioculturel de la Grande Reyssouze. Le Bressan aime rire et surtout faire rire… Il participe alors au court-métrage Amir et Léa, de la réalisatrice Charlène Favier. « Avec Charlène, c’était naturel. Elle m’a donné l’envie d’y croire. » Le film est ensuite présenté en avant-première au théâtre de Bourg. « Avec le rire, je peux me permettre de tout faire et de tout dire. Je puise dans mes expériences pour faire ressortir mes émotions et attirer l’attention. »

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Acteur puis réalisateur

Chakib poursuit sa route en classe préparatoire à l’école de cinéma Cinéfabrique, à Lyon. Une année de réflexion sur les métiers de l’image, du son, en passant par la scénarisation, le montage ou encore la production. « Lorsque j’intervenais dans les écoles et les collèges, j’essayais de montrer aux élèves que tout est possible, assure le Bressan. Je suis sorti de ma zone de confort et ça m’a fait le plus grand bien. » Là-bas, l’étudiant côtoie aussi un monde qu’il ne connaît pas. « Humainement et artistiquement, ça m’a changé. Je me suis demandé : comment arriver à me faire comprendre ? À m’entendre avec des personnes venant d’autres milieux sociaux ? Est-ce à moi de changer ? De nombreuses fois, j’avais l’impression de ne pas rentrer dans les cases. Je pense que ça a réveillé en moi le fait que je voulais fabriquer une histoire ». L’histoire devient encore plus belle, lorsqu’il intègre l’École de la Comédie à Saint-Étienne. TF1 le contacte alors pour intégrer la série Peur sur le lac. L’acteur découvre « la belle vie » des tournages et les joies du petit écran. « Quand je suis revenu à l’école, mes camarades ont changé de regard sur moi. Les gens n’aiment pas forcément l’ambition. Ils pensent que tu es arrogant », soupire le comédien. Spectacles, ateliers, chant, danse, yoga, théâtre, Chakib reste dans son rôle et se fait repérer par les grands médias. « Je n’ai pas pu intégrer les castings, c’était trop prenant pour l’école. Je pense qu’il faut être assez fort pour arrêter sa formation et intégrer un tournage sans savoir de quoi serait fait le lendemain, confie le jeune homme. Je me suis dit qu’il ne fallait pas avoir de regret, mais avec du recul, je pense que j’ai manqué le train… J’ai aussi ressenti un manque de légitimité. » Diplômé, l’artiste tape dans l’œil de la metteuse en scène Éva Doumbia, au Festival d’Avignon pour sa pièce Le Iench. Il obtient le rôle et l’accompagne dans toute la France. « J’adore travailler avec Éva. C’est une femme authentique, ouverte d’esprit, ayant une pensée pour les comédiens issus de l’immigration. » Médiateur au centre social de la Reyssouze, et à 28 ans, Chakib Boudiab vient de produire son premier court-métrage, Le professeur, qui sera projeté au mois de mai dans la salle du Vox, à Bourg. Le réalisateur donne la parole aux habitants du quartier de la Reyssouze, dénonce et raconte…

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