Posté le 21 janvier 2021 par La Rédaction

La Buellassienne Flora Chaduc commente le foot pour un public déficient visuel.

À 28 ans, Flora Chaduc, se passionne pour le sport depuis le plus jeune âge, tapant la balle jaune ou le ballon rond au stade de Buellas. Ses week-ends de supportrice se passent entre les Violets à Verchère, la Jeu à la salle Amédée Mercier et les Bleus du stade municipal de Péronnas… Bref, déjà convaincue depuis ses 10 ans que journaliste, sportive, elle deviendra, ses études s’orientent vers cette branche à travers un bachelor au sein de l’école ISCPA à Lyon. Ses stages la mènent notamment à la Voix de l’Ain et au Progrès où elle fait ses gammes. Finalement, c’est en Drôme-Ardèche qu’elle obtient son premier poste de journaliste. Après cinq ans au sein de la même structure à Valence, elle décide de se former à de nouvelles formes de journalisme, toujours pour en apprendre plus, durant une année sabbatique. C’est là qu’elle a l’opportunité d’intégrer un projet solidaire et journalistique avec l’association ASA France (All Services Access) qui travaille en partenariat avec la Fifa pour proposer, dans les stades français accueillant des rencontres de la coupe du monde féminine de football, des commentaires dédiés aux supporters dé­ficients visuels. « Nous commentons avec un casque-micro, comme les commentateurs à la télé ou la radio. Grâce à une fréquence radio dédiée et accessible uniquement dans le stade, nous décrivons le match aux auditeurs. Ces derniers sont équipés d’un boîtier spécifique pour capter la fréquence et auquel il faut brancher une simple paire d’écouteurs. L’objectif est de raconter ce qu’il se passe sur le terrain jusque dans les moindres détails : contrôle du pied gauche, frappe du pied droit, distances, couleurs des maillots, zone dans laquelle se trouve le ballon, etc. Tout ce qui constitue les actions et tout ce qui peut donner à imaginer les acteurs du jeu. On parle aussi des tribunes, de la couleur des drapeaux, on décrit les tifos, on jette un regard au banc de touche pour indiquer si les entraîneurs s’énervent. Finalement, ça ressemble à de la radio mais avec encore plus de repères et de détails. »

Premier match à Grenoble

C’est le 9 juin 2019, jour de ses 27 ans, que Flora se rend avec son binôme, Antoine Bchini, au stade des Alpes à Grenoble pour commenter sa première rencontre. « C’était un match assez déséquilibré sur le papier entre le Brésil et la Jamaïque. Mais l’ambiance était fantastique. Avec Antoine, nous avions une pointe de stress, en plus les conditions météo étaient déplorables avant la rencontre, on était trempé, il faisait froid. Puis le soleil est apparu au début du match et nous avons pris nos marques dans ce stade, qui est surplombé par les montagnes… » Le binôme commentera quatre rencontres dont un huitième de ­finale. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le dispositif, déployé depuis quelques années pour les matches de Ligue 1 à Lille et Marseille, s’installe en novembre 2019 au Groupama Stadium en partenariat avec l’OL Fondation. Flora devient référente du projet pour Lyon, interface entre le club et l’association. Malheureusement, le con­finement est venu mettre un coup au projet qui commençait à bien se développer. Depuis début mars, aucun match n’a pu être commenté en audiodescription à Lyon. Mais cela n’empêche pas l’association de travailler sur de nouveaux projets et d’autres sports. Pour cela, l’association tente de mobiliser des fonds a­ n d’investir dans du matériel plus léger qui puisse être déplacé avec facilité d’un stade à l’autre. « Un kit comprend une table de mixage avec 30 casques pour les béné­ficiaires. Cela coûte environ 8000 € ». L’association est ouverte à toute forme de partenariat, mécénat, dons et répond à des appels à projets avec un objectif bien en tête : Paris 2024.

Contact ASA : flora.chaduc@gmail.com ou asafrancecontact@gmail.com