Posté le 2 mars 2023 par La Rédaction

Sensibilisé au basket sur le tard, à 16 ans, par un inconnu dans la rue au Ghana, le pivot bressan Amida Brimah a pourtant connu ensuite de très belles réussites sportives aux États-Unis.

Qu’est-ce qu’Amida Brimah (29 ans) aurait fait de sa vie si un dénommé Nana Baafi n’avait pas ralenti au volant de sa voiture en voyant cette grande tige de 16 ans arpenter les rues d’Accra ? « Je ne sais pas, sourit-il. J’aurais sûrement fait des études et eu un métier normal. » Comme son père, ingénieur du BTP, qu’il allait parfois aider plus jeune, assigné au mélange du béton ou au transport de charges lourdes. Mais non, un Ghanéen exilé aux États-Unis est tombé sur lui alors qu’il allait à l’école, lui a demandé combien il mesurait, ce dont il n’avait d’ailleurs aucune idée, et lui a dit qu’il perdait son temps au Ghana. Deux semaines plus tard, l’affaire était réglée : Amida Brimah était dans l’avion pour Miami. Entre-temps, ce neveu d’un ex-international nigérian a juste eu le temps d’apprendre les bases du basket. C’est qu’il n’avait encore jamais touché un ballon orange, préférant enfiler le costume de l’attaquant au football. « Je n’étais vraiment pas intéressé par le basket et, surtout, je ne réalisais pas à quel point j’étais grand. »

Visite du monastère royal de Brou

Du haut de ses 212 centimètres, Amida Brimah est à la tête d’une success-story typiquement américaine. Après avoir débarqué aux États-Unis sans savoir jouer au basket, en suivant aveuglément un homme qu’il ne connaissait pas, « mais qui a changé [sa] vie », il a été sacré champion universitaire en 2014 avec Connecticut (le deuxième évènement sportif le plus médiatisé de l’année aux États-Unis) puis est devenu le deuxième Ghanéen de l’histoire à évoluer en NBA, le plus grand championnat du monde, le temps de cinq matchs en 2021 avec les Indiana Pacers. « Je suis arrivé à Miami en étant à des années-lumière d’imaginer tout ce que j’allais accomplir. Être champion NCAA, jouer en NBA, je n’aurais jamais pensé que c’était possible. Mais au fur et à mesure du temps, ce sont devenus des objectifs. C’est le résultat d’énormément de travail personnel et de confiance accordée par d’autres personnes. »

Désormais, c’est avec la JL qu’Amida Brimah tente de poursuivre son «beau voyage ». L’histoire est un peu plus complexe, avec une arrivée tardive, en novembre, et des performances fluctuantes depuis. « Il y a eu des hauts et des bas, mais je commence enfin à me sentir complètement à l’aise. J’aimerais gagner un trophée ici. » En dehors des parquets, le champion de Belgique en titre s’est beaucoup plus rapidement adapté, lui qui est allé visiter dès ses premiers jours le Monastère royal de Brou, et le musée attenant, et qui garde un excellent souvenir de son dîner au Français. « J’aime bien la vie ici ! Il y a pas mal de choses à faire et j’en profite bien. Quand le printemps va vraiment arriver, ça va être chouette. J’adore les activités extérieures, je vais pouvoir aller randonner », conclut-il, en pointant du doigt les collines du Revermont, curieux d’aller voir ce qui s’y cache après ne s’être contenté que de simples tours dans la forêt de Seillon pour le moment.