Posté le 29 septembre 2020 par La Rédaction

Voici maintenant plus d’un an que Sandra et Didier Goiffon ont déménagé leurs fourneaux, prenant les rênes d’une maison chargée d’histoire. Douze chambres, un parc, et surtout un très beau restaurant que nous sommes allés découvrir pour vous. Même pour quelques kilomètres, changer d’adresse c’est aussi changer de terroir. Un exercice auquel les Goiff’ et leurs équipes se sont prêté avec envie, partant à la rencontre des producteurs et pêcheurs des alentours. Saisonnalité et fraîcheur des produits, parfaite maturité des légumes, la démarche profite aux producteurs certes, mais aussi aux clients. Le temps n’est plus aux menus statufiés et aux dates de changements de carte arbitraires. À la Huchette, la proposition comme la décoration se veulent mouvantes, s’adaptant aux trouvailles de l’instant. Œufs de Bresse, courgettes du père Rosier, légumes d’Augustin ou de Seb Royer, ici le producteur est roi, et son royaume est dans l’assiette. La friture de Saône est sur table, le repas commence. L’été s’invite à table dans une première entrée imaginée autour de l’œuf de Cyril Degluaire. Il est ici présenté dans une salade niçoise revue au goût du chef. Le jaune cuit pommade puis mariné dans un sirop pickles, des anchois frais, des olives taggiasches, un tartare de sardine emprisonné dans une boule au jus de roquette, le tout assaisonné d’une huile réalisée avec les arêtes de sardines. Pas de place pour l’approximatif afin de proposer la parfaite expression d’une spécialité connue de tous et bien souvent mal interprétée.

La dégustation se poursuit autour d’une assiette plus contemporaine. Loin des conventions et de la facilité, le chef a imaginé un foie gras des Landes givré au poivre Yupanqui d’Équateur. Poireaux de Bâgé, chou-rave et quetsches déshydratées constituent un jardin en guise de garniture pour accompagner cette “glace” aromatique et crémeuse. La lotte fait ensuite son entrée, la fermeté de sa chair contrastée par la douceur d’un bouillon de crustacés infusé à la verveine. Les joues du poisson sont, elles, présentées en accompagnement dans un biscuit à l’encre de seiche. Des lamelles de fenouil, quelques notes de citron cabossu pour amener la tension et vous obtenez un plat tout en fraîcheur, laissant entrevoir au dégustateur les prémices de quelques concentrations aromatiques très automnales. Pour terminer la dégustation, deux desserts s’invitent à table. Le premier, mariant la courge et quelques abricots légèrement caramélisés dans un sirop à l’orge, joue la carte des textures et températures dans un ensemble parfaitement équilibré. Le second, coup de cœur de ce déjeuner, offre aux amoureux de chocolat l’occasion de le redécouvrir dans un accord original avec le curcuma. Le grand cru Alpaco d’Équateur est ainsi décliné sous différentes formes avec une tuile au curcuma et un crémeux au poivre de Timur népalais. Un appel au voyage et un souvenir ému pour les dégustateurs gourmands que nous sommes ! S’offrir une halte gourmande à la Huchette, c’est aussi participer à une histoire. Celle d’un nouveau départ pour de jeunes cinquantenaires aux idées plus délicieusement folles les unes que les autres !

Hôtel Restaurant La Huchette
1089 route de Bourg, Replonges
03 85 31 03 55
www.la-huchette.com
Menus de 42 à 110€
Ouvert du mercredi soir au dimanche midi

la huchette