Posté le 28 février 2024 par La Rédaction

À l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes Magville met en lumière les réseaux féminins burgiens et dresse le portrait de quelques figures locales.

Pouvez-vous nous présenter les Étincelles ? C’est une association qui mène des actions, transmet, partage, promeut et valorise la femme en tant qu’actrice économique, artistique, culturelle et agricole dans l’Ain.

C’était en 2020, nous étions sept à l’origine. Aujourd’hui, nous sommes une vingtaine. Pour élargir le cercle, notre défi a été d’inviter chacune une personne que nous ne connaissions pas (souvent repérée dans les pages portrait de Magville) mais qui nous avait plu.

Est-il plus facile pour une femme aujourd’hui d’être cheffe d’entreprise ou cadre dirigeante ? Pour la création d’entreprise, les femmes ont aujourd’hui accès à des prêts spéciaux et peuvent s’appuyer sur des réseaux féminins d’entraide. Mais cela dépend encore beaucoup des métiers. Il est plus facile pour une femme de se mettre à son compte dans le médical ou le paramédical que dans un cabinet d’architecture. Aux Étincelles, nous avons Guillemette qui est torréfactrice, c’est très rare par exemple.

Fait-on suffisamment confiance aux femmes dans les entreprises ? Non, et c’est une erreur car nous avons souvent plus de méthode et de sérieux lorsque nous occupons un poste à responsabilité. Nous voulons prouver que nous avons notre place. C’est peut-être cela qu’il faudrait encore changer…

En quoi votre association peut-elle faire évoluer les choses ? Notre association a pour mission de montrer aux femmes le champ des possibles. La jeune génération est différente de la mienne ou de celle de ma mère. Il ne faut pas leur dire qu’elles ne peuvent pas faire quelque chose parce qu’elles sont des femmes. Quand j’ai monté mon restaurant, L’Ardoise café, je venais d’avoir ma troisième fille. Ma maman m’a dit : « Sandrine, tu ne peux pas faire ça, tu es une maman… » Les choses évoluent, heureusement.

Même lorsque l’on va voir son banquier ? Je me souviens d’une femme lors d’une rencontre FCE qui avait rapporté que son banquier lui avait demandé : « Où est votre mari ? » Quand j’ai ouvert mon restaurant, un client âgé m’a dit : « Eh bien, votre mari vous a gâtée ! » En gros, il pensait qu’il avait acheté mon restaurant… Je peux vous dire qu’il n’est jamais revenu dans mon établissement.

Votre association a-t-elle permis à des femmes de prendre des responsabilités dans les entreprises ? C’est un levier. Montrer ce que nous sommes capables de faire favorise leur évolution. On pourrait presque faire un avant et un après : elles changent parce qu’elles osent certaines choses.

Vous êtes solidaires entre vous ? Nous favorisons le travail des membres de l’association et soutenons la candidature de l’une d’entre nous en priorité. C’est logique. Aux Étincelles, nous sommes autant de cheffes d’entreprise que de salariées. Nous avons même une retraitée.

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Les Étincelles réunies au restaurant L’Accent latino.

Je ne veux pas qu’un jour mes filles, Manon, Noémie et Emma, s’interdisent quoi que ce soit au motif qu’elles sont des femmes

Sandrine Rival

SA BIO

Sandrine Rival est originaire d’un petit village en Saône et- Loire, La Clayette. Elle suit une formation en CAP/ BEP Vente dans le prêt-à-porter avant de rencontrer son mari, Laurent Rival, qui à l’époque travaille dans la restauration à Bourg. Elle le rejoint en Bresse et travaille notamment chez l’enseigne 1,2,3 pendant 4 ans. Quand Laurent reprend la Brasserie du Théâtre, il cherche une serveuse. Sandrine se propose et passe par toutes les étapes, de la plonge à la mise en place des tables, de 2007 à 2013. Se sentant prête à franchir une nouvelle étape, elle ouvre son restaurant : L’Ardoise café à Bourg. Elle y reste jusqu’en 2021. « Une très belle expérience ; j’ai pu réaliser tout ce que je voulais. »

Nouveau cap

Ensuite, elle vend son établissement et change complètement d’horizon en entreprenant une formation de près de deux ans dans le domaine des médecines douces (réflexologie plantaire, dorsale, physiologie, massage du ventre…) Elle ouvre son cabinet l’an dernier à Polliat et travaille avec plusieurs associations, dont l’Avema, celle du Plateau, mais aussi pour les particuliers et les entreprises.

lesetincelles01@yahoo.com
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