Posté le 28 février 2024 par La Rédaction

Le parcours atypique du nouveau coach des avants !

À peine rentré d’un week-end prolongé à Montauban où vivent encore son épouse Émilie et son fils cadet Jean (4 ans), il prévient : « Je suis bavard, mais aussi très pudique. » Et d’enchaîner : « Je parle de manière spontanée, avec le cœur, sans calculer. Je suis un peu sans filtre, je dis les choses comme je les ressens. Ça m’a parfois desservi ». Sans doute parce que l’émotion fait partie intégrante de ce grand gaillard, dont la carrière de joueur a été atypique. Le rugby, c’était héréditaire, son père ayant joué à Oloron, Dax ou Pau. Ce n’est qu’à 15 ans qu’il découvre l’ovalie – « J’ai pratiqué aussi le ski, la lutte et la pelote basque » -, lançant une carrière de joueur professionnel qui s’arrête à 26 ans pour raison médicale. Cette découverte d’autres sports, il l’utilise dans son quotidien d’entraîneur des avants et de la défense violette. «Dans ma façon de coacher, je m’appuie sur d’autres sports pour développer la technique individuelle au sein du collectif. Je trouve que le rugby a des similitudes avec le basket, le handball. J’utilise de manière ponctuelle le MMA pour les techniques de placage, tout ce qui peut permettre de réduire le temps passé au sol après un placage. » De même, il s’appuie sur certaines rencontres inspirantes comme Xavier Péméja, (manager général de Nevers, NDLR) côtoyé à Montauban. De son propre aveu, son arrivée à Bourg fin novembre a pu paraître inattendue. « Cela s’est fait en dehors des méthodes habituelles, uniquement par téléphone. Tout s’est réglé en 4 jours. Je ne m’attendais pas à ce que Richard (Savey, NDLR) me contacte, donc je ne pouvais pas être plus naturel et sincère. » Une fraîcheur d’esprit peut-être liée à un parcours commun avec le manager général bressan, celui d’avoir entraîné en Fédérale 2 et Fédérale 3 dans le monde amateur. « Les championnats de F1, F2 et F3 regorgent d’entraîneurs qui pourraient évoluer dans le monde pro. » Le Béarnais bascule vers le rugby à temps complet en s’engageant avec Limoges (Nationale 2) en juillet 2023, pour sa première expérience de coach professionnel. L’USBPA ? « C’est le club qui m’offre un outil pour pouvoir performer. J’ai découvert un groupe affecté. Il fallait arriver à les toucher pour les transcender, pas pour les blesser. Revenir à l’essentiel et s’éclater avec les copains. »

L’émotion au cœur de son discours et de sa réflexion

« Je suis un entraîneur à l’écoute de mes joueurs. Au stade, je me rends disponible pour ceux qui souhaitent venir échanger. En dehors du stade, je ne les côtoie pas. Une chose est sûre, je suis prêt à les protéger corps et âme ! » Cet attrait pour ces questions paraissant un peu éloignées de la technique rugbystique pure lui viennent sans doute de son cursus, lui aussi original. Outre les « classiques » brevet fédéral et diplôme d’État, il a suivi une formation intitulée Coaching rugby néo-zélandais proposée par son ancien coéquipier à Brive, Régis Lespinas, qui a joué en Nouvelle-Zélande. Il voit aussi plus loin. « À terme, j’aimerais bien pousser vers un doctorat Rugby, mais chaque chose en son temps. » Il faut dire que Jonathan a connu un parcours scolaire et professionnel déjà riche. « J’ai obtenu un DEUG de géographie. J’ai travaillé dans l’Éducation nationale, passant de surveillant à CPE dans un lycée général, ou encore référent d’un atelier-relais pour des élèves en décrochage scolaire. J’ai aussi beaucoup aimé travailler en menuiserie de manière autodidacte. » Désormais acclimaté à sa nouvelle vie – « la région me plaît ! » -, celui qui pratique aussi la guitare partage un appartement du centre-ville avec son fils aîné, Alexandre, 12 ans, « fan de basket », en attendant l’arrivée d’Émilie et Jean, « dans quelques semaines si tout va bien », pour un très attendu regroupement familial.