Posté le 28 mars 2024 par La Rédaction

Passée par l’académie du LOU rugby, Sophie Valero a rejoint l’USBPA l’été dernier. Elle est la première femme kiné consacrée à 100 % à l’USBPA.

Elle est la seule femme, au milieu d’un staff et d’un groupe de 42 rugbymen professionnels. « Le fait que je sois une femme, que j’aie un rôle médical, les joueurs ne dépassent pas les limites en termes de langage, apprécie Sophie Valero, la kinésithérapeute de l’USBPA. Ils sont polis, bienveillants, et font les choses dès lors qu’on les leur demande. C’est même plus simple qu’avec des femmes. Si j’étais dans un vestiaire de filles, les liens seraient différents. Cela créerait des affinités, et la barrière du soignant-soigné serait vite dépassée. » Appelée l’été dernier par l’ancien manager Fabrice Estebanez, « qui voulait amener plus de sérieux et de rigueur dans la prise en charge des joueurs », la Lyonnaise de 28 ans ne regrette pas son choix. « J’avais beaucoup d’appréhension, mais à partir du moment où la confiance est installée entre eux et moi, c’est facile, et le lien est fluide. Aujourd’hui, les joueurs n’ont aucune gêne à venir me voir, à me poser des questions, à me demander des soins… » Même si, elle l’admet, « il a fallu démontrer mes qualités. » Footballeuse pendant dix ans à Lyon, Sophie Valero ne se prédestinait pas au ballon ovale. « Au foot, j’avais un très bon niveau, mais les blessures m’ont vite freinée. J’ai fait mes premiers pas très tôt dans la kiné. » Diplômée à l’Institut de formation en masso-kinésithérapie de Lyon en 2019, la Rhodanienne met très vite un premier pied dans le monde du rugby, après quatre ans d’études et une année de médecine. « Le centre Santy, où j’avais effectué un stage durant mes études, travaillait en collaboration avec le LOU, rembobine-t-elle. Après mon diplôme, ils m’ont rappelée car le projet du LOU rugby féminin se mettait en place, en Élite 1. » Accro à son nouvel environnement, la jeune femme suit pendant trois saisons les filles du LOU. Puis la saison dernière, la Lyonnaise a suivi une année complète de formation avec l’organisme kiné-sport, qui forme la grande majorité des kinés du sport en France. Elle est également titulaire d’un autre diplôme qui lui permet d’exercer en Nationale, en Pro D2, en Top 14, voire auprès d’une équipe nationale.

En coulisses, et sur le terrain

Sophie Valero cherche un projet rugbystique à temps plein dans sa région natale. Elle arrive en Bresse en même temps que le préparateur physique Frédéric Voulat. « Il a fallu tout amener en termes d’organisation médicale : c’est la première année que le club dispose d’un kiné à temps plein, confirme-t-elle. Je me suis basée sur mes formations et mon expérience personnelle. » Chaque semaine, elle consacre 80 % de son temps avec les blessés, en moyenne dix cette saison, et le reste avec les joueurs valides. Véritable couteau suisse au sein du staff violet, le public de Marcel-Verchère la voit souvent traverser le terrain les soirs de match, pour venir au chevet d’un joueur touché : « Je peux rentrer à n’importe quel moment du jeu à partir du moment où un joueur pose un membre au sol, et je suis la seule du staff à pouvoir le faire, souligne-t-elle. Soit je leur amène de l’eau, soit je vérifie que tout va bien après que l’un d’eux a pris un coup quelque part, ou s’il ressent une gêne. Ce que les gens ne savent pas trop, c’est que j’ai des consignes du staff, donc je peux transmettre des informations aux joueurs. Parfois, il y a un peu de stratégie lorsqu’un joueur met un genou à terre. » Un atout précieux pour les Violets.