Posté le 30 janvier 2020 par La Rédaction

Avec l’ouverture récente de la première Cité Internationale de la Gastronomie, Lyon est définitivement la capitale de la gastronomie (comme l’avait baptisé en 1934 le critique culinaire Curnonsky). Elle est d’ailleurs la ville qui compte en France le plus grand nombre de restaurants par habitant. De quoi ravir nos papilles.

L’institution est située dans les murs huit fois centenaires d’un ancien hôpital qui a accueilli en son temps Rabelais : l’Hôtel- Dieu. Magnifiquement rénové, on y accède par le cloître où l’on peut admirer le majestueux dôme des Quatre-Rangs. En son coeur, l’Hôtel-Dieu accueille l’oeuvre du maître verrier Vincent Breed : treize cuillères qui représentent les 13 patients sur 14 qui guérissaient (un taux qui s’explique par la conception de l’hôpital avec quatre ailes pour éviter la propagation des virus, et un système de ventilation naturelle pour aspirer les miasmes). L’ustensile servait à manger et à administrer les remèdes. Tout un symbole. La Cité de la Gastronomie s’étend sur 4 000 m2 et trois étages. 4 000 m² pour goûter, toucher, sentir et même voyager. L’exposition met l’accent sur la relation entre santé et alimentation. C’est en quelque sorte un lieu d’éducation au bien manger. Au premier étage, le parcours permanent rend hommage à la gastronomie française mais aussi lyonnaise avec une plongée immersive dans l’histoire. Des découvertes conçues comme une invitation à la table des grands chefs (des “Mères” lyonnaises aux chefs de la Nationale 7) avec des expositions d’objets rares, comme le légendaire piano de Paul Bocuse. 

Décoration

L’histoire de l’Hôtel-Dieu

Un espace est réservé à l’histoire de l’Hôtel- Dieu à travers ses innovations, sa maternité qui a accueilli la naissance de quelque 50 000 petits Lyonnais. On découvre également les secrets de nombreuses plantes médicinales conservées au sein de son apothicairerie. C’est l’ancêtre de nos pharmacies : préparations, médicaments et poisons sont entreposés dans plusieurs armoires et étagères en bois. On se promène parmi ces flacons aux noms étranges. Vous y découvrirez même une vipère plongée dans de l’eaude- vie. C’est en la mélangeant avec des essences séchées que les médecins lyonnais ont inventé la première aspirine ! 

Voyage culinaire

L’exposition évoque aussi les spécialités locales (des pralines au poireau bleu de Solaize), la diversité des terroirs autour de Lyon (la Bresse, le Bugey, la Dombes). Il est même possible de réaliser, sur une table tactile, les classiques de la cuisine lyonnaise, avant de tenter l’expérience à la maison. Dans la pénombre de la salle “À table”, on s’y installe… avec des personnages de fiction. 
Devant nous, plusieurs écrans diffusent en boucle des extraits de films, de “L’aile ou la cuisse” en passant par “Peau d’âne” ou encore “La grande bouffe”… De quoi s’immerger dans le repas gastronomique français, classé depuis 2010 au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Un autre espace accueille l’atlas mondial de la gastronomie. On voyage à travers les recettes du monde, les produits, les ustensiles utilisés, les rites liés aux repas… 
La salle suivante nous amène à nous interroger sur la nutrition de demain : allons-nous manger des insectes ? Allons-nous encore passer à table ?
Au deuxième étage, les enfants ont leur espace dédié : Miam Miam. Les bambins s’éclatent à jouer aux marmitons en herbe avec l’immense dînette : une cuisine toute équipée où tout s’ouvre, se touche et s’utilise. De quoi retomber en enfance même pour les plus grands. Ici, on rappelle que le lait ne vient pas des briques du supermarché, on découvre les gestes de la cuisine, les ustensiles.

Au dernier étage de la Cité de la Gastronomie, dans une grande cuisine ouverte, des chefs préparent à manger devant les visiteurs. Ils sont aussi là pour raconter l’origine des produits, décrire les techniques utilisées, bref échanger et partager… Et on peut déguster leurs préparations : une formule de trois bouchées accompagnée d’un verre est proposée.
La Cité de la Gastronomie de Lyon est la première à ouvrir. Suivront bientôt celles de Dijon, Tours et Paris-Rungis. Chacune aura sa propre thématique : association avec les vins à Dijon, approvisionnement des grandes villes à Rungis, sociologie à Tours. Alors à vos fourchettes et bonne visite ! 

Un lieu unique

Cité Internationale de la Gastronomie
Hôtel-Dieu – 69002 Lyon
www.citegastronomielyon.fr
Entrée 12 € – Dégustation 12 €