Posté le 26 octobre 2020 par Ghislain Gros

À 33 ans, la Burgienne a succédé à Denise Darbon pour devenir la 14e présidente de Bourg Habitat. Depuis mai, elle est 1re adjointe à la mairie de Bourg et 5e vice-présidente de l’Agglo.


Vous avez lancé une consultation pour l’aménagement du parc de la Madeleine, quelles sont les premières tendances ?

Les premiers résultats de notre consultation montrent clairement que les habitants ne veulent pas que les arbres soient coupés. Nous avons effectivement quelques arbres remarquables et la consigne sera donnée à l’aménageur de les conserver. Les Burgiens souhaitent faire ressortir un côté naturel très fort et faire de ce parc un havre de paix en cœur de ville. Nous avons des divergences sur l’implantation de jeux pour les enfants. Nous proposerons peut-être des jeux différents des aires traditionnelles avec des structures en bois…

Les habitants peuvent encore se prononcer ?

Oui, la première phase est terminée mais je viendrai en janvier présenter différents scénarii d’aménagement en réunion publique. C’est là que nous demanderons aux habitants de se positionner sur tel ou tel projet. La présentation finale se fera au printemps 2021.

Quelle enveloppe consacrerez-vous à cet aménagement ?

La municipalité mettra ce qu’il faut. Ce n’est pas une question financière. Si la case est vide sur le budget aujourd’hui, ce n’est pas parce qu’il n’y a rien de prévu mais parce qu’on mettra ce qui sera nécessaire. Sur le quartier, il n’y a pas d’autre parc. Notre objectif, c’est que chaque habitant puisse disposer à 10 minutes de marche de chez lui d’un îlot de fraîcheur.

La présidente de Bourg Habitat trouve-t-elle que Bourg manque de logements ?

Bourg Habitat, c’est 5 500 logements et 130 collaborateurs. Ce sont des HLM mais aussi du pavillonnaire et pas seulement sur Bourg mais dans l’agglomération. La tendance aujourd’hui n’est pas à la construction mais à la réhabilitation. Nous avons un parc de logements vieillissant, beaucoup de passoires énergétiques. Nous souhaitons apporter un confort pour les locataires et faire baisser leur consommation. Nous avons aussi des projets d’accession à la propriété.

Envisagez-vous des démolitions de tours dans les quartiers ?

La démolition d’une barre d’immeuble est toujours traumatisante pour les habitants. Nous essayons d’en faire le moins possible mais parfois nous n’avons pas le choix car les logements sont dans un trop mauvais état. Nous envisageons la destruction d’un immeuble dans le quartier des Vennes et un autre au Pont des chèvres. Mais au-delà de la destruction, nous travaillons sur la mobilité de nos locataires. Dans un parcours de vie, il est parfois nécessaire de déménager car la famille s’agrandit, divorce, doit faire face à un handicap…

Les opérateurs publics ont-ils faussé le marché immobilier à Bourg ?

Nous sommes arrivés à un niveau satisfaisant entre les parcs privés et publics. Nous ne souhaitons pas construire de nouveaux logements mais les réhabiliter.

Aider les propriétaires privés à la réhabilitation de leur logement, c’est possible ?

L’agglo de Bourg le propose déjà. Cela s’appelle la prime éco rénove. Il faut passer par l’Alec01 qui a une enveloppe en augmentation suite au confinement dans le cadre du plan du soutien. Pour le budget isolation, il existe un fond annuel de 600 000€ et 180 000€ pour les énergies renouvelables.


Questions directes

Quand on est présidente de Bourg Habitat, c’est pour devenir maire, non ?

Certains présidents ont été maires, oui, mais pas tous. J’ai des exemples du contraire. Pour l’instant, je suis présidente de Bourg habitat.

Être écolo, c’est manger bio, faire du vélo et être contre la 5G ?

Même si je mange bio et je fais du vélo. On peut être écolo sans forcément faire tout cela et faire tout cela sans se dire écolo. Chacun fait sa part selon ses priorités et ce qu’il peut faire. Moi je suis écolo car j’articule dans ma vie personnelle et dans ma ville pour les Burgiens du pragmatisme court terme et une vision de long terme pour s’adapter aux changements climatiques à venir.

Même si la féminisation dans les conseils municipaux progresse, les femmes restent largement sous-représentées.

Je suis très fière d’être la première adjointe de cette ville. C’est la première fois qu’une femme accède à cette responsabilité. Le maire de Bourg est plutôt en avance sur le sujet. Je rappelle que l’agglomération a écopé d’une amende car il y avait trop de femme dans la direction générale ! Mais oui en France il y a un plafond de verre. Les choses se disent mais le changement est long à se mettre en place… Pour que les femmes prennent leur place, il faut que les hommes leur en laissent un peu. La loi sur la parité est une excellente chose. C’est à la loi de faire avancer la société qui n’avancera pas toute seule.