Posté le 2 septembre 2021 par La Rédaction

Sur l’écran, est projeté « E.T., l’extraterrestre » de Spielberg. La petite Aurélie a 8 ans et elle s’aperçoit que son père est ému, tout comme elle, « j’ai compris que raconter des histoires pouvait toucher tout le monde ». Très rapidement Aurélie Marpeaux est tentée par la scène et la caméra, deux mondes qui se rencontrent encore peu. Tout commence, concernant l’image, avec « Le bel indifférent » de Cocteau où la jeune artiste qui joue le rôle de Lili, personnage principal, décide de faire un mix, cinéma et scène avec la réalisatrice Charlène Favier (réalisatrice du film « Slalom », aux nombreuses récompenses) qui débutait, elle aussi, à l’époque. Depuis la passionnée, qui s’est familiarisée avec toute la chaîne de fabrication d’un film en intégrant différentes sociétés de production, écrit aussi bien pour le cinéma que le théâtre, « deux mondes tellement différents mais qui font partie de mon ADN, d’où la création du Zoom où j’entrechoque spectacles vivants et images. »

Sa première vraie expérience cinématographique se fait grâce à l’association Apajh de Meximieux qui lui demande de réaliser un court-métrage, « Pourquoi pas » avec de jeunes adultes handicapés, puis ce fut « Nage libre », « Arthur » et enfin le dernier né « À Point ». « La chance d’enchaîner des projets, une vraie école en accéléré ». La réalisatrice apprécie toutes les phases de la naissance d’un film. L’écriture est un moment magique avec cette excitation quand elle s’attelle aux dialogues, et elle avoue que son métier de comédienne lui a apporté beaucoup, « pour l’écriture de ce qui ne doit pas être écrit, pour privilégier le jeu ». Il y a aussi la direction d’acteur, un grand plaisir, « quand les comédiens m’offrent pour la première fois l’histoire en chair et en os ». L’épreuve essentielle du montage peut être redoutable, la patronne du Zoom aime se confronter à cette « phase intense, excitante, douloureuse de ce processus de création, où l’on espère qu’on aura capté avec sincérité chaque moment ».


Le tournage d’À Point

Le court métrage d’Aurélie Marpeaux s’est déroulé sur un an, covid oblige, entre le quartier des Lilas à Bourg et Ambérieu. C’est l’histoire d’Anna qui approche de l’âge adulte, apprentie pâtissière, elle est recrutée pour terminer son cursus chez un grand restaurateur parisien. Pour la réalisatrice, « Anna vit une période où l’on doit faire des choix et donc renoncer à certaines choses ». On parle souvent de la peur de l’échec, Aurélie Marpeaux a voulu que son film interroge sur la peur de la réussite qui « peut être encore plus paralysante ».