Suivez la flèche, la chronique de Christophe Fléchon – Le temps des marrons

À Vincennes, saint Louis rendait la justice sous un chêne, mais à Bourg, l’école du même nom distribuait bons points et punitions rue des Marronniers. Bien avant le « bogue » de l’an 2000, des teignes y échangeaient aussi quelques châtaignes, durement reçues et dûment sanctionnées. Réaction en chaîne : la peine prononcée par saint-louis était parfois doublée à domicile par un papa plus royaliste que le roi. À la récré, sujettes à bisbilles, roulaient les billes, brillantes comme des prunelles de filles, d’ailleurs inconnues au bataillon. Pour un ancien Burgien, pas tout à fait sorti de l’enfance (ni de l’auberge), la rue des Marronniers, désormais privée d’écoliers, évoque une époque révolue : la rentrée d’un garçonnet propre comme un louis neuf qui, au tintement tant espéré, se ruait vers la liberté de jouer au ballon… prisonnier !