Posté le 3 mars 2022 par La Rédaction

Professeure aux Arts dans l’R à Péronnas, Lætitia Slescka, la Lentaise, sera en mars et avril sur la scène d’un théâtre parisien.

À l’époque, elle n’a que 6 ans. D’un atelier d’éveil corporel en centre de loisirs, Lætitia intègre ceux de théâtre. À l’école, au collège, elle ne craint pas de parler, moins encore de jouer la comédie. Elle est volontaire là où tous les autres baissent la tête en espérant n’être pas désignés pour monter sur la scène. L’exception est telle que, lors d’une représentation des Fourberies de Scapin, elle incarne à elle seule tous les personnages d’une m me scène ! Résolue à faire du spectacle son métier, Lætitia intègre un lycée spécialisé avec, bien sûr, option théâtre. L’obtention du diplôme est une formalité. S’ensuivent le conservatoire d’art dramatique et les ateliers professionnels de la Comédie, à Saint-Étienne. Lætitia est tour à tour à l’enseignement du théâtre et à l’écriture de ses propres spectacles. Jusqu’  cette audition, à Lyon, qui ouvre à la comédienne les portes du café-théâtre. Elle joue chaque soir, pendant près de sept ans. Sa route croise un jour celle de Lœtitia et Raphaël, aux Arts dans l’R de Péronnas, où l’artiste entre en résidence et œuvre au montage de son seul en scène, d’abord intitulé Castings & castagnettes.

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Premier degré, s’abstenir

Renommé Audition(s), le spectacle oscille entre le très drôle et le très sombre. L’histoire, c’est celle de Lætitia Pasta. Artiste en devenir, de salle de bains pour l’heure. Lætitia n’est pas née dans la bonne famille. Ni blonde, ni fille facile, elle n’a décidément rien pour réussir. Pire ! Elle n’inspire pas franchement la sympathie. Un peu comme ces filles bien trop belles et sûres d’elles pour qu’on les aime. D’abord bêcheuse, Lætitia glisse peu à peu vers un personnage gauche et plein de bonne volonté, dont on rit presque gêné. Plus elle flanche, plus elle est touchante. On la regarde se débattre avec tendresse. Essayer, en vain. Jusqu’à basculer dans la folie. Sous couvert d’humour, d’ironie, de sarcasme même, Lætitia dit le paradoxe d’un monde aseptisé, où il faut être différent pour exister. Elle interroge nos mécanismes émotionnels, ceux de la société moderne aussi, et prouve combien ils sont absurdes. Combien ils rendent fou.

Partenariat avec la Dieselle compagnie

Plus tôt déjà, Lætitia avait fait de l’humour un outil de sensibilisation. Derrière le nez rouge du clown, elle parlait pollution, addictions et prévention routière. Un rôle éducatif dont elle ne s’est jamais départie, abordant aujourd’hui les thématiques qui lui sont chères. La place de la femme, notamment. Pour qu’au-delà du divertissement, le public devienne critique des faits, acteur même du changement. Lætitia planche actuellement sur un prochain spectacle, en partenariat avec la Dieselle compagnie. En projet également, le seul en scène Anna Godhar, par Olivier Sourisse, autour de la folie. La comédienne, qui affectionne tout particulièrement les histoires à portée dramatique – réaliste ? -, s’attache à proposer plusieurs niveaux de lecture. Pour n’être pas juste un produit de divertissement, mais donner aussi matière à réflexion. « Si tant est qu’il y ait un lien entre les hommes, j’aime à croire qu’il passe par la culture. » Et si une personne au moins, parmi toutes, entend, comprend et transmet le message, alors Lætitia aura réussi sa mission.

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Lætitia Slescka, comédienne et professeure de théâtre
http://laetitia-slescka.fr

Lætitia sera sur la scène du Théo théâtre (Paris), jusqu’au 17 avril.