Il sera sur scène entouré de ses musiciens et choristes ainsi que d’une vingtaine d’élèves et d’enseignants des conservatoires de Grand Bourg agglo et du Haut-Bugey. Attention, événement !
« Je ne fais pas du rap pour les rappeurs, mais pour les gens », expliquait Youssoupha dans Entourage, une de ses chansons. Des gens qui devraient être au rendez-vous que leur a fixé celui qui figure parmi les plus grands rappeurs français actuels le 12 mai à Ekinox. Il y sera ce soir-là dans le cadre du Gospel Symphonique Experience, entouré sur la scène burgienne par pas mal de monde : son choeur de gospel, ses deux musiciens et des élèves et des enseignants des deux conservatoires de Grand Bourg agglomération et du Haut-Bugey. « Le gospel pour mes racines et ma lumière. Le symphonique pou la grâce et l’émotion. Mon rap pour mon combat et ma force », résume ainsi l’artiste. Ils seront une dizaine d’élèves et à peu près autant de profs à l’accompagner mais pour l’heure, tous répètent, enthousiastes. Deux séances ont été accompagnées par Olivier Koundouno, le violoncelliste et arrangeur de Youssoupha, et Manu Sauvage, son pianiste. Entre-temps, le travail se poursuit durant les cours et en individuel, chacun chez soi. « Je les sens très investis. Ils se rendent compte aussi qu’il y a plus de place qu’ils ne le pensaient pour l’orchestre. Pas de batterie, pas de percussions, pas de DJ. Ça laisse vachement de place pour l’écriture des instruments à cordes, pour que finalement ils puissent s’exprimer eux aussi », témoigne Olivier Koundouno.
Une chance de l’avoir à Ekinox
C’est pour fêter le dixième anniversaire de son chef-d’œuvre, l’album Noir Désir, que la star du rap s’est lancé dans ce projet un peu fou : revisiter ses chansons les plus belles. À Bourg, il déclinera ses textes en hommage au peuple noir sur une interprétation très mélodique de sa musique, scandée par les six choristes de gospel. « On a de la chance de pouvoir accueillir le spectacle ici, conclut Vincent Roche-Lecca, le directeur de la Scène nationale de Bourg-en-Bresse à l’origine du projet. On a tout fait pour le ramener ici pour que, localement, un certain nombre d’élèves des deux conservatoires puissent goûter le répertoire de ce grand artiste français, mais également les joies de la scène en grand format ».
Pour les élèves des conservatoires, ça va être grisant
« C’est vraiment incroyable ! », s’exclame une des jeunes musiciennes, terriblement émue par cette expérience. Tandis que Virginie Manin, professeure de violon à Oyonnax et l’une des musiciennes du concert,
constate : « J’ai quatre de mes élèves qui participent. Cela complète la relation déjà privilégiée que l’on a avec eux. Ça leur permet de jouer ensemble sur une grande scène avec des musiciens professionnels, de pouvoir approcher un grand artiste, d’apprendre à lutter contre le trac. Ça va être grisant comme ce que l’on avait vécu voilà trois ans avec Jane Birkin. Ce sont de grands souvenirs pour nos élèves. Pour nous aussi, d’ailleurs ». « Ça fait partie de nos missions de faire se côtoyer élèves et artistes, complète Yves Bouillot qui coordonne le projet à Bourg-en- Bresse. On leur propose de cette manière d’aborder la scène dans des conditions très différentes de ce qui se passe lors de nos auditions. Et cela permet aux enseignants d’explorer d’autres rapports avec leurs élèves. Comme lors du concert de Jane Birkin, on a pratiquement un enseignant pour un élève dans l’orchestre afin d’assurer une ossature solide ». Des élèves qui ont été enthousiasmés lors de la première répétition « par la bienveillance des deux musiciens de Youssoupha et par la qualité de leur intervention ».
