Posté le 28 mars 2024 par La Rédaction

Un guide précieux présente soixante-dix oeuvres, certaines signées d’artistes mondialement reconnus, à observer et admirer au fil de balades dans les différents quartiers de la ville. De Bourg à Rio de Janeiro… Dans le parc qui fait face à la préfecture, place Joubert, une stèle plutôt discrète rend hommage à Pierre Goujon, « officier brave et énergique/d’une belle attitude face à l’ennemi ». Surtout, le jeune député de l’Ain a été le premier parlementaire français tué par l’ennemi à Méhoncourt, le 25 août 1914. L’œuvre est signée Paul Landowski, un sculpteur français lié au mouvement Art nouveau auquel le Brésil doit le gigantesque Christ rédempteur du Corcovado. Ce qui rappelle que des oeuvres d’artistes majeurs sont à (re)découvrir et admirer dans les différents quartiers de la cité bressane. Par exemple Marguerite et Philibert, les deux monolithes porteurs d’histoire et d’émotion commandés à l’immense artiste contemporain Richard Serra pour le premier cloître de Brou. C’est justement ce à quoi s’est employée Monique Derognat, avec la complicité de Patrimoine des pays de l’Ain. Cette passionnée à l’oeil scrutateur a arpenté la ville pour révéler son patrimoine artistique. Le résultat, c’est un ouvrage à mettre entre toutes les mains, surtout celles des nouveaux arrivants et des touristes : À pas contés, les oeuvres d’art à Bourg-en-Bresse.

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Déambuler dans les rues et ouvrir les yeux

Avec cet ouvrage, Monique Derognat invite ses lecteurs à déambuler dans les rues de la ville, en s’attachant à découvrir des oeuvres dont beaucoup ignorent l’existence. Par exemple, les quatre « chouettes au regard » qui encadrent la toiture du clocher du temple protestant signé Tony Ferret, au 11 de la rue Lalande. Ou bien les deux fontaines de l’hôtel de ville, dans le parc de la Visitation, Le Retour du grand-père (1903) signé Alphonse Muscat, le mur-démo du bd Joliot-Curie installé en 1989. Certaines œuvres demandent de s’écarter des voies de circulation comme L’haltérophile et Les lutteurs, deux sculptures installées en 1933 dans l’allée du stade Louis-Parant, ou bien un ensemble de peintures murales et de sculptures dans la technopole Alimentec. Monique Derognat a choisi de se cantonner à la période qui court du XVIIIe au XXIe siècle. Un pari intelligent. Du coup, au monastère royal de Brou dans son périmètre, c’est la collection d’oeuvres contemporaines qui est mise en valeur. Et du côté de la Vinaigrerie ou à l’occasion de conventions de graffeurs, le street art fait une entrée officielle (et remarquée) dans le patrimoine culturel burgien. Enfin !

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Une invitation à flâner

« De place en rue, de cour en jardin… » promet l’ouvrage de Monique Derognat qui a divisé la ville en six secteurs. À commencer par la place Joubert et sa Sarcleuse regardant l’heure au soleil et le monument d’hommage à Pierre Goujon, les deux statues qui encadrent l’horloge de la préfecture, les bas-reliefs de la façade de la CCI ou le monument aux morts. Mais l’auteure est aussi allée flâner du côté des lycées où, grâce à la commande publique, des oeuvres de créateurs contemporains ont enrichi les abords des établissements scolaires. Quant aux abords de la Vinaigrerie, ils laissent toute sa place au street art. Du côté du parc de la Reyssouze, trois sculptures de Pierre Godard accueillent le visiteur (Paisible dauphin, Enfant au coquillage et La Reyssouze en tant que femme alanguie) tandis qu’un petit joueur de flûte (de Charles Machet, l’auteur du monument aux maquis du Val d’Enfer) enchante les abords du groupe scolaire Saint-Exupéry…

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À pas contés, les œuvres d’art à Bourg-en-Bresse de Monique Derognat
Patrimoine des pays de l’Ain, 17 €