Posté le 29 mars 2021 par La Rédaction

Il arpente de fil en aiguille les rues de Bourg avec sa caméra, ses cheveux poivre et sel et désormais son masque… David Barrault ne passe plus inaperçu au sein des manifestations, d’événements locaux. Auparavant éducateur pendant 23 ans pour l’Association Tremplin, il a déposé son costume d’initiateur pour porter celui qui l’anime depuis l’âge de 16 ans : réalisateur de documentaires. « C’était la forme audiovisuelle qui m’intéressait le plus. Le documentaire amène à réfléchir sur des su jets et raconte des histoires de société. Très souvent, je me suis dit qu’il était dommage de ne pas travailler avec une caméra en tant qu’éducateur, car il se passait énormément de choses que j’aurais voulu montrer », confie-t-il. David Barrault se souvient d’un métier très difficile sur le plan psychologique et émotionnel. Bien avant de devenir garde de nuit en travaillant avec des publics très différents, comme des adolescents ou encore des personnes en situation de handicap, le Burgien commence à faire de la photographie à l’adolescence, puis passe en même temps le BAFA (Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur en accueils collectifs de mineurs), où il mêle ainsi ses deux passions. David est alors moniteur dans une colonie, puis se perfectionne en photo. À l’époque, le jeune homme est très actif au sein de la Truffe et les Oreilles (Association La Tannerie) et organise même un Festival pour les personnes sans domicile fixe au centre de tri de Tremplin.

Produire une image et la faire exister

C’est donc depuis plus de 15 ans, que David Barrault évolue dans le monde de l’audiovisuel en tant que cadreur pour de nombreuses captations de concerts notamment, puis, par la suite, réalise des films pour des institutions d’entreprises. Il est également titulaire d’une formation de documentaire long au CIFAP de Paris. Là, il fait la rencontre de la réalisatrice Alice Diop, ayant obtenu le César du meilleur court-métrage en 2017 pour son film « Vers la tendresse ». Il crée ensuite sa propre société de production Dad Production, à Bourg. « J’ai commencé à filmer mon voisin qui ouvrait son restaurant. Je mets en avant ce que font les personnes de bien, car pour comprendre les gens, il faut être avec eux. Ce n’est pas en les regardant à la télévision qu’on les comprend. » À travers cette association, il va proposer de la captation, de la diffusion, en passant par le montage et la postproduction, avec pour objectifs d’échanger, de transmettre et d’apprendre des expériences de chacun. Seulement, après quatre ans de travail en tant qu’autoentrepreneur, il intègre L’imaginerie, un outil vidéo mettant en valeur les actions des habitants, ainsi que les dynamiques locales et autres initiatives collectives et individuelles du bassin de l’agglomération de Bourg-en-Bresse. « Je me sens indépendant, je veux être libre d’aller d’un monde à l’autre et d’aller à la rencontre de personnes avec ma caméra. Ce boulot-là, je l’adore et je le poursuis, car il me permet de passer de la prison à l’élu politique ou bien de l’élu politique au chef d’entreprise et du chef d’entreprise au petit indépendant. »

Éducation à l’image en milieu scolaire et pénitentiaire

Suivi de chantier de la démolition au Pont des Chèvres, immersion au sein de l’hôpital Fleyriat, élaboration de pastilles vidéos pour montrer les initiatives locales comme les distributions de repas ou encore les fabrications de masques, le chargé de production écrit une histoire avec les images et les raconte au montage. De belles histoires qu’il aime nous montrer…