Posté le 30 septembre 2021 par La Rédaction

Le 5 novembre prochain, se déroulera, à Verchère, la première manche du derby aindinois de l’ovalie. Focus sur ce match pas comme les autres !

Le foot à son FBBP/ Villefranche, le basket à son JL/Asvel et le rugby à son Bourg-Oyonnax. Deux nuances toutefois par rapport aux voisins des ballons ronds. Le derby de l’ovalie est un derby départemental et ce qui fait sa particularité, c’est aussi sa rareté ! En effet depuis 2003, ce Bourg-Oyo ne sera que le 3e du nom à Verchère, puisque bressans et oyonnaxiens ne se sont affrontés que lors des saisons où Bourg a participé au championnat de Pro D2, à savoir les saisons 2008-2009 et 2018- 2019. Mais Bourg était aussi en Pro D2 en 2013-2014 me direz-vous ? Bourg oui, mais pas les Rouges et Noirs haut-bugistes ! Eux participaient pour la première fois au championnat de Top 14, ils côtoyaient l’élite du rugby hexagonal après avoir obtenu le titre de champion de France de Pro D2 (première place à l’issue de la saison régulière), en 2012-2013 ! Cette saison 2012-2013 est tout de même à marquer d’une pierre blanche, car prolifique en boucliers pour le rugby du département, puisque dans le même temps, les Bressans décrochaient le titre de champion de France de Fédérale 1 face à Bourgoin (15-13) dans un stade Gerland copieusement garni !

Deux rencontres marquantes : mai 2003 et décembre 2018

Mais si ce derby se fait rare depuis le début du XXIe siècle, les Bourg-Oyo furent fréquents des années 80 jusqu’à cette saison 2002-2003 donnant notamment lieu à des rencontres plus que musclées à plusieurs reprises… Puis arriva cette demi-finale de Fédérale 1 qui promettait au vainqueur, la montée en Pro D2. Ce jour de mai 2003, malgré un statut d’outsider, ce sont les hommes de Catinot emmenés par leur buteur Ricco et un capitaine “bressan” Laurent Dufour qui l’emportent 44-22 sur la pelouse du stade Pierre-Rajon de Bourgoin face à la troupe de Didier Cambérabéro et Gil Coquard. L’USO devient le premier club aindinois à accéder au championnat professionnel et l’on vit sûrement un tournant dans le leadership du rugby dans l’Ain. Car en plus d’y accéder, l’USO parvient à s’y maintenir surtout, jusqu’à s’y installer sans discontinuer depuis cette date. Mieux, les oyonnaxiens ont découvert le Top en 2013-2014… et ils ont appris vite, puisqu’un an plus tard, au printemps 2015, les hommes d’Urios se classaient 6e et se qualifiaient pour les barrages de Top 14. Ce 29 mai 2015, la France entière vit les Oyomen tenir fièrement tête au Stade Toulousain dans la magnifique enceinte du Stadium et s’incliner la tête haute (20-19)… alors que les Violets “végétaient” en Fédérale 1. L’année suivante, Oyo dispute la “grande” coupe d’Europe “la Champions Cup” mais est relégué en Pro D2. Cette Pro D2, sorte de Graal pour l’ensemble du rugby bressan, les Violets la retrouveront lors de la saison 2018-2019 pour un exercice fait de “grandes premières” à plus d’un titre. Après des débuts timides et notamment une large défaite (49-16) à Mathon en septembre, le groupe de Yoann Boulanger et Thomas Choveau prend ses marques dans ce championnat de plus en plus exigeant et dense. Ainsi à partir de l’automne, tous les cadors tombent à Verchère ! Et les Oyomen n’y feront pas exception. En guise de cadeau de Noël, les équipiers d’Hugo Dupont offrent une victoire (21-17) à tous les supporters massés en nombre dans les tribunes de Verchère (9800 spectateurs). Ce jour-là, le Père Noël a un nom, il s’agit de Charlat. L’ailier bressan est à la conclusion de deux passes au pied de Santallier et Dupont signe deux essais en première mi-temps ! Ce succès met fin à une série de défaites contre les haut-bugistes qui avaient forcément un impact sur le mental des Bressans. Malheureusement, malgré un total de 60 points au compteur, les Violets furent relégués en Fédérale 1… Deux ans plus tard, les voilà de nouveau à l’assaut de cette compétition où ils retrouveront leurs “meilleurs ennemis”.

Prochains matchs au stade Verchère :
BOURG / NARBONNE 22 octobre 19h30
BOURG / OYONNAX 5 novembre 19h30


L’oeil du supporter

Président du club des supporters « Ultras Violets » depuis près de 20 ans, David Garcia pose son regard passionné sur le derby.

Ton 1er souvenir de derby ?

DG : C’était la saison 91-92, c’était à Mathon et ça avait été « folklorique »… Un match d’un autre temps. Déjà en lever de rideau, le match des Nationales B avait été arrêté, le public s’en était mêlé. Celui des équipes premières ne fut pas mieux avec de grosses bagarres… notamment le duel très musclé entre le Bressan Fouad Abaldi et l’oyonnaxien Charles Ziemnack !

Si je te dis mai 2003 ?

DG : C’est la défaite 44-22 à Bourgoin en demi-finale. L’USBPA était favorite et confiante. Elle avait gagné les deux matchs de la saison régulière. On a pris une leçon d’envie ! On ne le savait pas à l’époque mais c’est le tournant du rugby professionnel dans l’Ain.

Et le 23 décembre 2018 ?

DG : la fierté retrouvée ! Les Violets ont enfin battu Oyonnax dans un match du championnat professionnel ! Depuis le temps qu’on attendait ça, cette victoire est d’autant plus belle. Pour Oyo c’était un match comme un autre pas pour l’USBPA !

Ton regard sur les futurs derbys aindinois ?

DG : la date du 5 novembre est cochée depuis longtemps et j’espère un nouveau succès !

Pendant que Bourg était en Fédérale, es-tu allé voir des matchs de Top 14 ou de Pro D2 à Mathon ?

DG : (rires) Évidemment non ! Je ne peux pas, je suis exclusivement Violet.


Deux stades qui ont une histoire…

Bourg-en-Bresse

Le stade Marcel Verchère doit son nom à un joueur, trois quart aile, décédé le 26 octobre 1937, suite à un placage dangereux, lors d’un match contre… l’US Oyonnax. Aujourd’hui, ce stade a une capacité de 11 500 places dont 6 600 assises. Les supporters les plus fervents et bruyants se retrouvent dans la tribune dite « CGT ».

Oyonnax

Le stade Charles Mathon fut le premier stade de rugby en France à se doter d’une pelouse synthétique en 2015. Mais Charles Mathon présente une « particularité »… Celle d’avoir évolué dans les deux clubs aindinois, rejoignant l’USB à l’âge de 20 ans après avoir débuté le rugby à l’USO. Il passa deux ans sous le maillot violet avant de retrouver son club formateur. Aujourd’hui, ce stade a une capacité de 11 000 places dont 10 000 assises. Les supporters les plus fervents et bruyants se retrouvent dans la tribune des Ponceurs.


Comme Charles Mathon, ils ont porté les 2 maillots !

Malgré la rivalité qui fait partie du folklore du derby, ils sont nombreux (on en recense une trentaine sur les 30 dernières saisons) à avoir porté successivement les tuniques des équipes fanions violettes et rouges et noires.

Piliers : Jean-Claude Duval, Pascal Reglain, Romuald Ney, Marc Clerc, Vincent Giacoletto, Thibaut Berthaud.

Talonneurs : Clément Jullien, Cyril Blanchard.

Deuxième ligne : Nicolas Panier.

Troisième ligne : Laurent Dufour, Dominique et Laurent Dérudet, Yannick Rameaux, Quentin Witt.

Ouvreur : Lucas Chouvet qui a porté les deux maillots durant la même saison en 2018- 2019.

Centres : Jean Marc Arban, Tom Patterson, David Jeannet, Bertrand Guilloux, Jean-Emmanuel Cassin.

Ailiers : Richard Minelli, Fredéric Brevet, Arnaud Gagneret, Jean-Jacques Gamba, Jean-Maurice Oulouma, Ludovic Saunier. 

Arrières : Silvere Tian, Peter Giroud.