Posté le 31 août 2023 par La Rédaction

Virginie et Alun Davies ont pris les commandes de l’hyper E.Leclerc
succédant à Annie et Alain Landais. Si l’établissement burgien reste dans la famille, il va connaître plusieurs évolutions majeures comme la création d’un drive en 2024.

Virginie est la fille d’Annie et Alain Landais. Elle a toujours baigné dans le commerce et la grande distribution, passant ses étés dans le magasin de l’avenue Amédée-Mercier à Bourg. Elle deviendra aussi la responsable adjointe de l’espace textile à Meyzieu. Alun Davies, lui, est originaire de Liverpool, la ville des Beatles et du foot. Il a travaillé comme directeur dans un cabinet d’avocats à la City de Londres pendant une quinzaine d’années. C’est au mariage de la meilleure amie d’Alun, qui a épousé le cousin de Virginie, qu’ils se sont rencontrés. Pendant une année, Virginie reste en France avant finalement de rejoindre Alun à Londres. Elle travaillera notamment chez Marks & Spencer, l’Artisan parfumeur et Harrods pendant 13 ans. En 2013, ils décident de venir en France avec le projet de reprendre le E.Leclerc de Bourg. Pour cela, ils suivent la formation des adhérents. Leur parcours les enverra à Nantes avant de revenir sur Bourg et de prendre officiellement la direction du magasin en début d’année. Ils sont parents de trois filles (15, 14 et 10 ans). « Notre challenge ? C’est de poursuivre le bon travail d’Alain et Annie. Nous sommes nouveaux propriétaires, mais depuis 5-6 ans, nous avons été associés aux décisions. Nous allons continuer avec les valeurs de l’entreprise mais aussi nous adapter à l’évolution des clients. Il y aura le drive mais également la réorganisation des 3 mag concepts : la parapharmacie, l’optique et Une heure pour soi. Nous allons enfin opérer un gros travail sur notre consommation énergétique. Nous tenons à nous engager pour réduire notre empreinte carbone et ainsi participer à la préservation de l’environnement », expliquent les Davies.

La fin des catalogues en boîte aux lettres

Depuis fin juillet E.Leclerc Bourg a arrêté la distribution de ses prospectus en boîtes aux lettres. « Cela ne veut pas dire que c’est la fin des promos, rassure Alun Davies. C’est la manière de distribuer les prospectus qui a changé. » La raison ? C’est pour répondre à des questions écologiques et de gaspillage que la centrale E.Leclerc au niveau national a décidé de changer de façon de faire. Pour exemple à Bourg, les campagnes publicitaires pouvaient représenter de 10 à 50 000 prospectus par semaine ! « Environ 50% de ceux-ci étaient jetés directement dans la poubelle ! », analyse Alun Davies. La consultation des clients a montré un retour favorable à cette mesure. Ces derniers pouvant accéder aux catalogues et promos via l’application, le site, ou les affiches et étiquettes dans les rayons. Et pour ceux qui malgré tout préfèrent la version papier, elle restera disponible à l’accueil du magasin.

Le drive en septembre 2024


Cela sera « un vrai drive », souligne Alun Davies. Il sera indépendant du magasin (pas d’approvisionnement dans les rayons ni les stocks de l’hyper), avec son propre personnel (une trentaine d’emplois pour démarrer) et un large référentiel produits (+ de 10 000 articles). Cet espace dédié de 3000m2 sera situé dans la continuité d’Intersport. À l’étage, on trouvera des bureaux (4 500m2 ) pour les équipes, mais également à la location pour d’autres entreprises. Au rez-de-chaussée il y aura 12 pistes pour les consommateurs. Les travaux ont débuté et se termineront en juin 2024 pour une ouverture en septembre 2024. Un aménagement du parking permettra de gagner 180 places.

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« C’est plutôt sympa de garder ce bel outil dans la famille » Alain Landais.

Cap émeraude restera pour vous une belle aventure ?

Très belle et le fruit d’un travail de longue haleine. Quand on a voulu quitter l’ancien site de l’avenue Amédée-Mercier, plusieurs scenarii ont été imaginés avant finalement d’arriver sur le site de Cap émeraude. Au final, l’attente a été positive car sa situation géographique est remarquable.

Trouvez-vous injustes les reproches des consommateurs sur les marges
de la grande distribution ?

Je ne sais pas si certains distributeurs profitent de la situation, mais nous, E.Leclerc on se bat pour être les plus performants possible sur les prix. Nous avons eu des augmentations entre 15 et 20% sur des produits de grande consommation sur les 18 derniers mois. Or, le prix des matières premières comme le blé qui rentre dans la composition d’un grand nombre de produits, est passé de 420e la tonne au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine à 208e la tonne ce mois de juillet. Est-ce que le prix des pâtes a baissé auprès des fabricants ? Non ! Cherchez l’erreur…

Pourquoi certains rayons sont régulièrement vides dans les supermarchés ?


Nous n’arrivons pas à nous approvisionner. Autant avec les producteurs régionaux, il y a possibilité de dépanner un ou deux magasins, mais sur les producteurs nationaux ce n’est pas possible. Le pire, c’est que nous ne sommes même pas capables de donner un délai de réapprovisionnement. Nous subissons le bon vouloir de ces fournisseurs.

Comment s’est passée la transmission de l’hyper ?


Avec ma femme (Annie), nous sommes évidemment très heureux et fiers d’avoir cédé l’exploitation de l’hyper à nos enfants (les Davies) en février 2023. Ils volent désormais de leurs propres ailes. Avec Bresse Distribution, nous restons propriétaires des deux galeries commerciales, donc nous allons continuer à travailler de concert pour les animations de la zone avec nos collaboratrices : Laurie, Madeline et Stéphanie. C’est plutôt sympa de garder ce bel outil dans la famille, mais la priorité doit rester la performance de l’entreprise. Nous ne les avons jamais forcés à prendre la suite.

Bientôt la retraite ?


Pas tout à fait (sourire). Je travaille d’arrache-pied au transfert et à l’agrandissement du E.Leclerc de Meyzieu. C’est un gros projet et si Dieu me prête vie, j’aimerais bien aller au bout. Nous venons d’obtenir l’accord de la métropole de Lyon pour travailler à un nouveau projet. Le précédent portait sur 37 000m2 pour lequel nous avons été déboutés en commission nationale. Le nouveau projet porte sur 22 000m2 de surface de vente. L’hyper passera de 10 000 à 8 000m2. Le projet va également englober du tertiaire et de l’habitat sur le même site. On se donne un délai de trois ans pour commencer les travaux et autant de temps pour le chantier. Vous voyez, il faut être jeune pour faire ça (rire).